vendredi 27 février 2009

Solidarité, 100 000 arbres plantés en Haïti avec Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières

Sources: Agrisalon et AVSF, 26/01/2009 - 10:05
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En cette nouvelle année, la société MBP et Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières, ONG qui agit aux côtés des populations rurales des pays en développement, célèbrent les deux ans de leur partenariat, avec 100 000 arbres plantés en Haïti.
Le déboisement entraîne l’érosion et aggrave les conséquences des intempéries
La campagne de replantation vient de se clore pour l’année 2008 en Haïti, pays très fortement touché par l’érosion. L’île est à 80% couverte de montagnes, à forte pente et très érodées. Les versants déboisés ne retiennent plus les pluies, ce qui a pour première conséquence l’appauvrissement les sols qui ne sont plus nourris par les arbres, et entraîne encore plus d’érosion. De plus, Haïti est régulièrement touchée par des cyclones, et le déboisement n’a fait qu’en aggraver les conséquences : le peu d’espaces boisés restants (1,4% de la surface du pays) ne permet plus de retenir les torrents d’eau qui se déversent sur les zones habitées et cultivées, détruisant bâtiments et infrastructures sur leur passage.
Un reboisement durable, avec les familles haïtiennes
Au-delà du nombre d’arbres plantés, Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières s’attache à collaborer avec la population, « à comprendre ses besoins pour un reboisement « intelligent », c’est-à-dire un reboisement durable, entretenu par les populations locales », souligne Jean Jacques Boutrou, directeur général d’Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières.


En Haïti, par exemple, presque toutes les terres, même celles qui devraient être reboisées, ont été mises en culture : la pression démographique est telle que les familles paysannes doivent trouver de nouvelles terres à cultiver pour se nourrir. Les familles paysannes, aux revenus très faibles, considèrent souvent que le reboisement se fait au détriment de leur production agricole et l’acceptent mal. Par conséquent, Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières propose de reboiser avec des espèces d’arbres fruitiers, dont les produits pourront être commercialisés, et permettront ainsi de générer des revenus pour ces familles. Si la saison propice à la plantation est terminée en ce moment, 7 autres hectares seront plantés aux mois de mars et avril prochains.


MBP reverse à l’association 1 € sur chaque cartouche PrintEco achetée, pour financer des actions de reforestation. Cette action est doublement écologique, puisque la cartouche PrintEco est recyclée et permet de financer une action préservant l’environnement et les habitants de la forêt. Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières est une ONG qui agit depuis 30 ans dans les pays en développement (Afrique, Amérique du Sud, Asie). Nous travaillons avec les familles paysannes pour développer leur agriculture et leur élevage et mettre en place des solutions durables pour prévenir les crises alimentaires.
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http://www.avsf.org/
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//Lien d'où provient l'article:
http://www.agrisalon.com/06-actu/article-21745.php
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jeudi 19 février 2009

Obama au Canada, accord sur des technologies "vertes"

Source: Reuters, 19 février 2009
Le Président des États-Unis, Barack Obama et le Premier ministre canadien Stephen Harper, Ottawa, 19 février 2009
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Les Etats-Unis et le Canada, deux grands pays émetteurs de gaz à effet de serre, sont convenus jeudi de coopérer sur de nouvelles technologies "vertes" dans l'énergie pour combattre le réchauffement climatique.
Cet accord a été annoncé à Ottawa lors de la visite de Barack Obama, qui, conformément à la tradition, avait réservé au Canada le premier déplacement à l'étranger de sa présidence.
Le président des Etats-Unis et le Premier ministre canadien, Stephen Harper, se sont parallèlement engagés à renouveler les liens historiques unissant leurs deux pays.
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//Cliquez sur le lien suivant pour lire le reste de l'article:
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lundi 9 février 2009

MIT canecoal

Allant à la recherche d'un produit pouvant se substituer au charbon de bois, et grâce à une piste que nous a communiquée une internaute, proche du Coin de Pierre, nous avons mis la main sur quelques informations qui peuvent être très utiles. Nous avons jugé bon de les partager tout de suite avec les internautes intéressés.
Il s'agit des travaux de recherche appliquée menés par le professeur Amy Smith et son équipe au MIT.

Les deux liens suivants indiquent qui est Amy Smith:

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http://www.ted.com/index.php/speakers/amy_smith.html

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http://en.wikipedia.org/wiki/Amy_Smith
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Voici une photo montrant le charbon fait à partir de bagasse (cane coal).


A picture of the charcoal being made and the cooker
Photo: D-Lab, MIT
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Voici une photo montrant la machine permettant de préparer la bagasse:



Sugar Cane Charcoal Extruder
Photo: D-Lab, MIT
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Les liens suivants permettent d'avoir un peu plus de détails:
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Le lien suivant mène vers un article de 4 pages (format pdf) du professeur Amy Smith et de Shawn Frayne intitulé :« Fuel from the Fields: A Case Study of Sugarcane Charcoal Technology in Petite Anse, Haiti »:
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Le lien suivant permet d'accéder à de l'information permettant de se faire une idée sur la fabrication des briquettes de chabon de bagasse : « Web archive of information to help develop better stoves for cooking with biomass fuels for use in developing regions
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À première vue, on peut constater que l'équipe du professeur Amy Smith est en train de mettre au point un combustible susceptible de remplacer le charbon de bois et que l'équipe de Recho Mirak, de son côté, a mis au point un réchaud qui pourrait être utilisé pour brûler le MIT canecoal.
Il y a lieu de visiter les différents sites Web disponibles pour déterminer à quel point l'équipe du professeur Smith en est rendue et voir ensuite comment on peut exploiter les résultats des recherches menées par le professeur Amy Smith et d'autres chercheurs.


On visitera par exemple le site ci-après. On y lit des échanges reliés à la préparation d'une conférence qui se tiendra en 2009 sur le sujet. De telles informations permettent de se faire rapidement une petite idée de ce que pourrait bien être l'état des connaissances dans le domaine.
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À suivre...
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N.B.
En passant, le site Web sur le charbon de bagasse a fourni des liens parmi lesquels j'ai noté celui-ci sur un four solaire mis au point par la fondation CEDESOL:
// en français
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Nous y reviendrons car l'énergie solaire fait partie des sujets qui intéressent Le Coin de Pierre-Environnement.

vendredi 6 février 2009

Recho Mirak (Marque Déposée): Spécifications & Procédures de Contrôle (1)

Document original préparé par le BME (2) et la firme ESPALDI (3), janvier 2008, version 1.3,

Projet financé par ESMAP (Energy Sector Management Assistance Program), une entité de la Banque Mondiale.
Le Coin de Pierre – Environnement a extrait du document ce qui suit :


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Ce document de « spécification du réchaud » vise à fournir les spécifications à partir desquelles un réchaud à charbon est qualifié de Recho MirakMD

Ce document fournit les caractéristiques dimensionnelles de « Ti Recho Mirak » et de « Recho Mirak Mwayen ».

Ce document s’adresse à quiconque impliqué dans la production et/ou la distribution de « Recho Mirak ».


1.- Introduction

Présentation

Le « Recho MirakMD » (fig. 1 et 2) est une cuisinière améliorée utilisant le charbon de bois ou le bois comme combustible. Sa particularité vient du fait qu’il permet des économies d’énergie de l’ordre de 30 à 40% par rapport aux réchauds traditionnels, grâce à sa capacité de contrôler la combustion et de conserver la chaleur. Le Recho MirakMD permet une cuisson propre des aliments, en conservant à l’intérieur de l’équipement les cendres produites par la combustion du charbon de bois.


Figure 1.- Recho Mirak


Figure 2.- Recho Mirak – Grille et Tambour

Description

Le Recho Mirak est composé de deux parties principales :

1 La grille
Sous la forme d’un cône tronqué, elle comporte deux manches diamétralement opposées et son pourtour, convexe, est percé de trous de l’extérieur vers l’intérieur
2 Le Tambour
Sous la forme d’un cylindre avec un fond de forme convexe, il comporte une porte retenue par des charnières et un arrêt métalliques. Cette porte, couvant une ouverture rectangulaire, présente dans sa partie inférieure une découpe appelée trou d’air. Le tambour à deux manches diamétralement opposées et trois pieds servant de support.


Modèles

L’équipement est présenté sous deux variantes :

1 Un petit modèle (code AAA) appelée « Ti Recho Mirak » (marque déposée)
2 Un modèle moyen (code AAB) appelée « Recho Mirak Mwayen » (marque déposée)


2.- Le Modèle AAA ou « Ti Recho MirakMD »

Standards de fabrication

Le modèle Ti Recho MirakMD se construit à partir des gabarits suivants :


Gabarits (pas à l’échelle)

Spécification du modèle

La dénomination Ti Recho MirakMD est conférée au modèle caractérisé par les dimensions suivantes (Fig. 3 à 6) :



Figure 3.- Tambour - fenêtre fermée
Caractéristiques dimensionnelles illustrées :
Diamètre Tambour, Hauteur Tambour, Bordure Tambour, Base Triangle, Hauteur Triangle

Figure 4.- Tambour - fenêtre ouverte
Caractéristiques dimensionnelles illustrées :
Profondeur Tambour, Largeur Fenêtre, Hauteur Fenêtre


Figure 5.- Grille Vue Latérale
Caractéristiques dimensionnelles illustrées :
Profondeur Grille, Diamètre Trou Latéral
Figure 6.- Grille - Vue en Perspective
Caractéristiques dimensionnelles illustrées :
Diamètre Grille, Diamètre Trou Latéral, Diamètre Trou Base, Bordure Grille
Monographie

Afin de vérifier l’appellation Ti Recho Mirak, il convient de procéder comme suit :



Fiche de contrôle

La vérification de conformité de Ti Recho MirakMD s’effectue à l’aide de la feuille de
contrôle suivante :
Renseignements généraux

Nom du responsable de l’atelier:_________________________
Adresse:_________________________________________
Nombre d’artisans dans l’atelier de production:
Statut des artisans:
Employé avec salaire fixe Rémunération par unité fabriquée Propre Employeur
Nombre de personnes ayant reçus une formation en fabrication de RECHO MIRAK: ___
Date de la dernière formation : ______________________
Utilisation de standard pour découper les tôles : Oui __ Non__
Evaluation des réchauds fabriqués
Prendre un échantillon, au hasard, entre 3 et 5 réchauds fabriqués et vérifier les
paramètres suivants :



3.- Le Modèle AAB ou « Recho MirakMD Mwayen »


Standards de fabrication

Le modèle Recho MirakMD Mwayen se construit à partir des gabarits suivants :


Gabarits (pas à l'échelle)
Spécification du modèle

La dénomination Recho Mirak Mwayen est conférée au modèle caractérisé par les dimensions suivantes (Fig. 7 à 10):



Figure 7.- Tambour - fenêtre fermée
Caractéristiques dimensionnelles illustrées :
Diamètre Tambour, Hauteur Tambour, Bordure Tambour, Base Triangle, Hauteur Triangle

Figure 8.- Tambour - fenêtre ouverte
Caractéristiques dimensionnelles illustrées :
Profondeur Tambour, Largeur Fenêtre, Hauteur Fenêtre




Figure 9.- Grille - Vue Latérale
Caractéristiques dimensionnelles illustrées :
Profondeur Grille, Diamètre Trou Latéral








Figure 10.- Grille - Vue en Perspective
Caractéristiques dimensionnelles illustrées :
Diamètre Grille, Diamètre Trou Latéral, Diamètre Trou Base, Bordure Grille




Monographie

Afin de vérifier l’appellation Recho MirakMD Mwayen, il convient de procéder comme suit :



Fiche de contrôle

La vérification de conformité de Recho MirakMD Mwayen s’effectue à l’aide de la feuille
de contrôle suivante :

Renseignements généraux

Nom du responsable de l’atelier:__________________________
Adresse: __________________________________________
Nombre d’artisans dans l’atelier de production:
Statut des artisans:
Employé avec salaire fixe
Rémunération par unité fabriquée
Propre Employeur
Nombre de personnes ayant reçus une formation en fabrication de RECHO MIRAK: ___
Date de la dernière formation : ______________________
Utilisation de standard pour découper les tôles : Oui__ Non__

Evaluation des réchauds fabriqués

Prendre un échantillon, au hasard, de 3 – 5 réchauds fabriqués et vérifier les paramètres
suivants :




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(1) NDCDP-Environnement: En attendant qu'une solution de substitution au charbon de bois puisse être appliquée à très grande échelle en Haïti, la solution «Recho Mirak» permet d'augmenter sensiblement le rendement de ce mode de cuisson.

(2)
Le BME (Bureau des Mines et de l’Energie) dépend du Ministère des Travaux Publics Transports et Communications (MTPTC). C’est un organisme autonome créé en 1986 dont la mission principale est de promouvoir la recherche et l’exploitation des ressources minérales et énergétiques ainsi que les techniques appropriées pour ce faire.

(3)
Escaldi est une firme de consultation en management et technologie, basée à Port-au-Prince (Haiti). Son offre de services couvre les aspects de stratégie, de tactique et d’évaluation des organisations.

jeudi 5 février 2009

Haïti/Environnement/Réflexion et Action pour l'année 2009: renforcer et développer les acquis

Par Gérard Tassy, ingénieur
SOCIÉTÉ POUR LE REBOISEMENT D’HAÏTI (SRH) (1)

Pour l'historique et les causes de la dégradation de l'environnement d'Haïti y compris pour les pistes de solution, tout cela est déjà connu et analysé en profondeur depuis très longtemps. Entre autres, l'agronome Anthony Lespès dans son article:"L'érosion problème national" publié en 1945, - le professeur Paul Moral dans son livre:"Le paysan haïtien" publié en 1961, etc... Ensuite, de 1987 à nos jours, une série de documents ont été publiés à ce sujet. Voir par exemple le Document de Damien, 1988 (2) visiter le site Web du Bureau des Mines et de l'Énergie d'Haïti (BME) (3).

A ne pas oublier et à considérer: " Haïti est un pays de montagnes à 75%...avec de très fortes pentes...et Haïti est situé dans le couloir des ouragans (cyclones)...!...? " Avec plus ou moins 2% de forêt, il est très difficile (pour ne pas dire impossible) de faire le contrôle des eaux de pluie (le drainage) permettant de maintenir en place les infrastructures (routes, ponts, maisons, écoles, etc...) et d'assurer la population et ses biens... Dans ces conditions, avant tout, il faut prendre des dispositions adéquates pour faire le contrôle des eaux de pluie (le drainage), sinon rien ne va tenir dans ce pays. Pour citer Anthony Lespès:"Plus le sol s'en va, plus vite s'en va le reste."

Pour réhabiliter l'environnement: renforcer et développer les acquis, entre autres, 3 projets identifiés par la SRH:

1.- Education Relative à l'Environnement (ERE).
Durant les années 90, beaucoup d'efforts ont été faits pour commencer un projet ERE dans les écoles en Haïti. Voir attach. Projet ERE. En Haïti, l'organisme responsable est REPIE-Haïti (Réseau d'Enseignement Professionnel et d'Interventions Ecologiques). Considérant les maigres ressources financières dont dispose REPIE, c'est impossible d'atteindre toutes les écoles à travers le pays et de respecter le calendrier prévu. Note: Les personnes et/ou organismes intéressés à supporter ce projet ERE peuvent contacter, en Haïti, directement Jean-Robert Julien (4).

2.- Agroforesterie (reboisement, vivres alimentaires, légumes, café...), Elevage(apiculture, aviculture, caprin), Alphabétisation et Formation, Ecotourisme.
Ce projet est situé dans la région de Sainte-Suzanne dans le Nord-Est d'Haïti. C'est un projet très intéressant et très rentable pour la population locale. L'organisme responsable est IRATAM-Haïti (Institut de Recherche et d'Appui Technique en Aménagement du Milieu). Considérant les maigres ressources financières dont dispose IRATAM, c'est impossible d'agrandir et de développer ce projet dans d'autres régions d'Haïti. Note: Les personnes et/ou organismes intéressés à supporter ce projet peuvent contacter, en Haïti, directement Emile Eyma (5).

3.- Recho Mirak (réchaud amélioré).
Les artisans haïtiens fabriquent le réchaud amélioré (appelé en Haïti recho mirak) qui consomme 40% moins de chabon de bois pour la cuisson des aliments. D'où, les avantages suivants: d'une part, pour les ménages une dépense en gourdes de 40% de moins pour acheter du charbon de bois de bois et d'autre part, pour la forêt haïtienne une diminution de 40% dans la coupe des arbres pour faire du chabon de bois et pour le protocole de Kyoto une diminution de 40% des Gaz à Effet de Serre. De plus, le recho mirak ne bouscule pas, tout d'un coup, les habitudes traditionnelles de cuisson et répond aux exigences de conservation et d'efficacité énergétiques.

Ces réchauds améliorés sont fabriqués et sont en usage en Haïti depuis des années, mais à très petite échelle. Car, les artisans haïtiens n'ont pas les ressources financières suffisantes et les outils appropriés pour produire ces réchauds en grande quantité et aussi pour les vendre moins cher que les vieux réchauds à 3 pieds que le vent traverse de tous les côtés provoquant un gaspillage de 40% de charbon de bois...! De la documentation sur Recho Mirak, reçue de l'ingénieur Bétonus Pierre, est soumise pour diffusion sur le blog Le Coin de Pierre-Environnement (7).
Pour supporter et pour encourager les artisans haïtiens et la Coopérative MIRAK, achetez, pour vos parents en Haïti, le recho mirak dont les ateliers de fabrication sont à Port-au-Prince.
On peut affirmer que, si les personnes et les organismes concernés trouvent des ressources financières suffisantes, ce serait possible de renforcer et de développer les acquis...
Je suis allé plusieurs fois sur le terrain en Haïti et j'ai pu constater qu'il y a des réalisations concrètes en environnement. En d'autres termes, le savoir-faire est bien présent en Haïti. En effet, ce sont des petits projets communautaires, car les organismes responsables de ces projets ont très peu de ressources financières et de coordination entre eux, donc ils font peu, avec le peu de ressources disponibles. Que faire? Partir des projets existants:

1.- Par exemple, en environnement, en un premier temps, prendre des dispositions nécessaires pour faire un inventaire des différents projets existants à travers Haïti: pépinières, conservation de sol, reboisement, agroforesterie, éducation relative à l'environnement (ERE) dans les écoles, alternatives au charbon de bois et au bois de feu, recho mirak, recyclage des déchets, énergie solaire,... etc...
2.- Faire une analyse de tous ces projets pour voir dans quelle mesure ils sont viables. Ensuite, les classifier en vue de les coordonner et de les regrouper par bassins versants.
3.- Renforcer et développer les acquis de ces projets en investissant des ressources techniques et financières suffisantes en vue d'assurer la durabilité et l'agrandissement de ces projets.

Face à ce désastre écologique, nous de la Diaspora Haïtienne, pouvons donner un coup de main. Par exemple, à Montréal, c'est possible d'utiliser les structures des organismes existants, entre autres, le ROCAHD (6). C'est dans ce contexte que la Société pour le Reboisement d'Haïti (SRH) a présenté, durant l'assemblée générale annuelle du ROCAHD, à Montréal le samedi 11 octobre 2008, la proposition suivante:

1.- Formulation de la proposition: Considérant la situation en Haïti, réactiver la Table de Concertation sur l'Environnement et le Développement d'Haïti (TCEDH)
2.- Justification de la proposition: La Table de Concertation sur l'Environnement et le Développement d'Haïti (TCEDH) fondée en juin 1991 fait partie intégrante du ROCAHD. Considérant les réalisations et les structures existantes, c'est une bonne occasion pour réactiver TCEDH dans le sens de la continuité et de la permanence. En d'autres termes, TCEDH sera comme une sorte de Forum pour réunir les personnes et les organismes intéressés pour voir ensemble ce qui serait possible de faire pour réhabiliter l'environnement d'Haïti...!
3.- Résultat: La proposition a été soutenue et adoptée à l'unanimité par l'assemblée et les dispositions seront prises pour réactiver TCEDH.
Note: Une première réunion a été organisée au local du ROCAHD à Montréal le lundi 1er décembre 2008 et une deuxième réunion est prévue en janvier 2009 (7).

Gérard Tassy
27 décembre 2008
_______________________________
Notes:
(1)
SOCIÉTÉ POUR LE REBOISEMENT D’HAÏTI (SRH)
Organisme fondé en 1987
400 rue Saint-Charles Est
Longueuil Québec
Canada J4H 1B4
La Société pour le Reboisement d'Haïti (SRH) est un organisme canado-haïtien non gouvernemental, à but non lucratif, composé de bénévoles. La SRH a été fondée le 15 février 1987. Sa mission principale consiste :
- à sensibiliser les dirigeants haïtiens, la communauté internationale, le public en général sur l'urgence de freiner l'érosion des terres,
- à participer au Canada aux activités d'éducation relative à l'environnement (ERE),
- à supporter des partenaires en Haïti dans la réalisation des projets communautaires d'éducation relative à l'environnement (ERE), de reboisement intégré (RI), d’alternatives au charbon de bois et au bois de feu.
La SRH est membre régulier du ROCAHD (Regroupement des Organismes Canado-Haïtiens pour le Développement.)
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(2)
Document de Damien, 1988:
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(3)
Site Web du BME:
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(4)
Mr. Jean-Robert Julien
Directeur du REPIE
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(5)
Mr. Emile Eyma
Directeur de IRATAM
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(6)
Regroupement des Organismes Canado-Haïtiens pour le Développement (ROCAHD)
7400 boulevard Saint-Laurent, bureau 411
Montréal, Québec
Canada H2R 2Y1
Tél. (514) 271-2075
______
(7)
Pour le suivi du projet Recho Mirak, une documentation sera postée sous peu sur Le Coin de Pierre-Environnement.

Le reboisement d'Haïti, un défi politique et environnemental

Par Emmanuel Védrine
Février 2007

NDCDP-Environnement.
L'article peut être lu en cliquant sur le lien suivant:

//Le reboisement d'Haïti, un défi politique et environnemental par Emmanuel Vedrine, février 2007
http://potomitan.info/vedrine/reboiser.pdf
//
Ce lien est posté dans la colonne de droite du blog --->

"Collapse: How societies choose to fail or succeed".

Il s'agit d'un livre dont l'auteur est le professeur Jared Diamond.

Ce livre parle du cas d'Haïti et fait un parallèle entre Haïti et la République Dominicaine sur le plan environnemental.

Cliquez sur le lien suivant pour lire un commentaire du livre en question:
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http://www.grist.org/advice/books/2005/02/08/kavanagh-collapse/
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Vous pourrez aussi écouter (si vous avez Flash Player) une conférence du professeur Diamond prononcée, il y a quelques années, à la Columbia University, New York. Cliquez sur le lien suivant (durée approximative: 1 heure):
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http://www.dkv.columbia.edu/video/ei/jared_diamond.html
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Bonne lecture et bonne écoute.

mardi 3 février 2009

ENVIRONNEMENT-ETAT D’URGENCE: VINGT ANS APRES (*)

Par Edmond Magny
Géographe-Auteur

Haïti, mai 2007

En me décidant à écrire ces lignes, je me sens empreint de deux désagréables appréhensions : la première, c’est d’avoir à survoler le chemin parcouru entre un certain mois d’avril 1987 et avril 2007, la deuxième c’est de voir peut-être répéter la même chose dans vingt ans à nouveau. Loin de nous pourtant un sentiment d’amertume mais, le poids des inerties cumulées, non pas face aux catastrophes à venir mais aux malheurs qui sont déjà là, nous fait réévaluer notre capacité illimitée à remettre notre sort à la fatalité.

Récapitulons ! Un certain mois d’avril 1987 le dynamique staff du CRDA (Centre de Recherche et de Documentation Agricole) du Ministère de l’Agriculture eut l’idée d’organiser à la Faculté d’Agronomie un colloque sur la dégradation accélérée de l’environnement. C’était l’époque où les crues des rivières comme l’Acul du Sud, du Limbé, de la Rouyonne, des Trois Rivières, pour citer quelques unes, faisaient des dégâts importants dans leurs zones respectives. C’était encore l’époque où les parcs LA VISITE ET MACAYA venaient d’être classés « Réserves de la Biosphère » par l’UNESCO pour leur flore et leur faune endémiques uniques au monde. C’était surtout l’époque où différentes associations écologiques naissantes comme la FAN (Fédération des Amis de la Nature) prenaient conscience du péril écologique menaçant le pays à cause du déboisement anarchique qui n’épargnait ni la seule grande foret des Pins qui nous restait ni précisément les parcs LA VISITE ET MACAYA, situés respectivement dans les massifs de la Selle et de la Hotte. C’était enfin l’époque où le pays commençait son expérience démocratique, amorcée après le 7 février 1986, et où les plus beaux rêves étaient permis pour la nation renouvelée. Malheureusement, la politique a pris le pas sur l’écologie dans le bouillonnement des évènements qui se sont succédés par la suite, malgré d’intéressantes publications.

La Déclaration d’Etat d’urgence signée le 23 avril 1987 par plusieurs dizaines de participants au colloque, dont des personnalités connues, est restée longtemps un document de référence face à la dégradation de l’environnement. Une organisation comme l’Association haïtienne, Société pour le Reboisement d’Haïti (SRH), basée au Canada, en a fait son credo depuis des années. Elle a été reproduite à plus de 500 exemplaires, distribuée à tous les membres du gouvernement d’alors à sa sortie en mars 1988, y compris à chaque parlementaire.

Il faut avouer que ce document, tout en étant succinct (une vingtaine de pages) est très cohérent dans sa démarche et se présente comme suit :

1.- Nécessité de la déclaration officielle de l’Etat d’Urgence passant en revue la situation des différentes ressources naturelles.

2.- Cadre de référence de la déclaration officielle de l’Etat d’Urgence, définissant les domaines d’action, la justification stratégique, les objectifs, les implications, les modalités de mise en œuvre, les mesures de soutien pour freiner la dégradation d’abord et pour rétablir l’équilibre écologique ensuite, les différents chantiers, la création d’un fonds d’urgence, la durée, le calendrier etc…

Vingt ans et trente colloques après, où en sommes-nous ? Combien de documents d’ateliers, de colloques, de conférences ont été rédigés, signés et diffusés dans une ambiance euphorique et acheminés aux instances supérieures de la nation pour des suites pressantes ? L’écologique, répétons-le, a toujours été écarté ou oublié au profit du politique et pourtant, il y a eu l’incontournable « Bilan commun de pays » en 2000 puis juste après, le fondamental PAE « Plan d’Action pour l’Environnement », tous deux appuyés par le PNUD qui, lui-même, a proposé en 2004 le CCI (Cadre de Coopération Intérimaire) incluant un grand volet sur l’environnement, pendant que la dégradation de celui-ci s’accélérait entre 1987 et 2000, encore entre 2000 et 2004 et ainsi de suite. Aucun de ces documents n’a connu une réelle application, tandis que la situation empirait.

Nous nous gardons bien d’évoquer l’évolution de l’environnement dans sa globalité, ce qui constitue la meilleure approche puisque l’environnement est un tout comprenant l’environnement humain, l’environnement ressources qui nous retient le plus souvent, et l’environnement cadre de vie. L’environnement humain est sensible au contexte social, administratif, politique, dont il subit les péripéties et les tracasseries de toutes sortes. On pourrait en parler longuement puisqu’il s’est dégradé lui aussi. L’environnement cadre de vie se passe de commentaires puisqu’on n’a qu’à regarder autour de soi pour noter une série de situations irritantes : voirie délabrée, insalubrité, carrières de sables incontrôlées, bidonvilles et marchés omniprésents, occupation anarchique des espaces urbains et ruraux, paysages non aménagés à différents points de vue élémentaires tels l’entretien des infrastructures, la signalisation routière, la fourniture des services essentiels à la population, comme l’eau, l’électricité. On ne peut pas compter sur la coopération internationale pour tout ceci alors qu’elle refait périodiquement la révision des diagnostics et des problématiques, pour constater en fin de compte que des actions se font mais pas assez vite, car la tâche est immense, en dépit de quelques bonnes initiatives du Ministère de l’Environnement.


La bonne volonté des promoteurs des récents colloques d’avril 2007 organisés par la FHE (Fédération Haïtienne de l’Environnement) ne fait pas de doute. Il a même été précisé que ce ne sera pas un débat de plus. Les cris d’alarme ont été repris face à la crise énergétique dans un premier temps, et face au dilemme de l’eau dans un deuxième temps. On doit encore rappeler que le potentiel hydrique à sauver est encore disponible, quoique sérieusement menacé, que notre pays a encore de beaux sites à montrer et à exploiter et que nous sommes le dos au mur ou mieux, le dos à la mer, dans la dernière ligne droite, avant un scénario - catastrophe amplifié par le réchauffement climatique planétaire croissant. Un cauchemar difficile à imaginer où des bateaux – tankers nous apporteraient l’eau comme dans certaines petites îles des Caraïbes et du Pacifique. Cela ne dépend que de nous car, comme le disait un ancien dirigeant haïtien, ici démarrer se dit « déraper » et partager se dit « séparer ». Tout le contraire de ce qu’il faudrait.

Ces centaines de jeunes qui ont été formés depuis 1990, date de lancement en Haïti du premier cours universitaire sur l’environnement à l’Université Quisqueya, que nous avons enseigné avec flamme, avec d’autres, doivent resserrer les rangs avec d’autres jeunes et la société civile telle qu’elle se mobilise maintenant avec la FHE et pousser à ce sursaut national si nous voulons avoir encore un pays. Avec tous les autres citoyens et citoyennes conscients du danger, ils sont appelés à entamer et à poursuivre avec les structures étatiques en place, pendant 20, 30, 50 ans, l’effort nécessaire pour consolider le pays physique d’abord, car c’est notre principal support et il n’y a pas d’autre ailleurs possible pour notre peuple. La prise de conscience semble se faire lentement au fil des catastrophes comme aux GONAIVES, à MAPOU et FONDS VERRETTES, pour citer quelques exemples récents pouvant peut-être forger notre détermination à agir vite, enfin !!


Edmond Magny
Géographe – Auteur
(Extrait du journal Le Nouvelliste du 2 Mai 2007)
________________
(*) Texte reçu de l'ingénieur Gérard Tassy au Coin de Pierre en décembre 2008

Pour une déclaration officielle de l'état d'urgence face à la dégradation de l'environnement national


NDCDP-Environnement.-
Pour l'histoire, nous publions ci-après les documents transmis par l'ingénieur Gérard Tassy au Coin de Pierre en décembre 2008.


Note du Dr. Max Maximillien à Haitian Politics, le 22 octobre 2008

Damien-Haïti, le 22 octobre 2008,

En mars 1987, la Faculté d’Agronomie et de Médecine vétérinaire (FAMV) eut à organiser les premières journées de la Recherche agronomique dans le pays. Il s’agissait de présenter aux professionnels de l’agriculture et à tous ceux que la recherche intéressait les travaux scientifiques réalisés par les professeurs et étudiants de cette institution. Différentes universités étrangères dont furent conviées à cette grande fête de l’esprit. L’Université qui développait lors des relations étroites de coopération avec cette Faculté, grâce à l’assistance financière de l’Agence Canadienne pour le Développement International (ACDI), y occupait une place de choix par la présence d’un bon nombre de ses professeurs. A cette époque, j’eus l’insigne honneur d’occuper le poste de vice-doyen à la Recherche au sein de cette prestigieuse institution. Aussi, me revenait-il la charge d’organiser ces rencontres scientifiques.


Ces journées connurent un franc succès, ce qui portait les participants à recommander que la FAMV organisât au plus tôt un colloque sur le Reboisement car l’environnement national présentait, depuis des décennies, des signes inquiétants de dégradation à cause de la déforestation anarchique. C’est ainsi que du 21 au 23 avril suivant, ledit colloque fut organisé dans l’enceinte de la FAMV avec la participation de différentes personnalités provenant presque de toutes les sphères professionnelles du pays. La réponse du public dépassait toute espérance. C’est que déjà, tout le monde, à l’exception des politiques, prenait conscience que l’environnement était l’affaire de tous et qu’il devait être au cœur de tout projet de reconstruction ou de refondation du pays. Aussi, en venait-on, au deuxième jour du colloque, à soulever au cours des débats l’idée de la déclaration de l’état d’urgence pour contrer la dégradation accélérée de l’environnement physique du pays. Et, comme pour nous conforter dans cette voie, ce même jour, il y eut un signe du ciel. En effet, il pleuvait à verse, ce qui entraînait le débordement de la ravine Bois de Chêne et l’inondation du cimetière de Port-au-Prince. Les eaux en furie mettaient à nu des cadavres qui se retrouvaient en pleine rue dans les parages du cimetière et témoignaient, encore une fois, de la fragilité de notre environnement.
A l’issue de ce colloque, les participants ont pris la résolution de déclarer le pays en ETAT D’URGENCE tout en s’engageant à entreprendre les démarches nécessaires pour que les hautes autorités politiques du pays puissent reconnaître officiellement cet ETAT D’URGENCE et le déclarer par un texte légal. A cette occasion, une déclaration conjointe été signée au troisième jour de cet important événement par 78 participants.


Un groupe de travail a été vite formé, sous ma coordination, pour le suivi du Colloque et préparer le cadre de référence de l’Etat d’urgence. Après maintes séances de travail entre différentes institutions publiques, privées et non gouvernementales, il a été élaboré un document sous le titre « Pour une déclaration officielle de l’Etat d’urgence face à la dégradation de l’environnement national. » Vingt-et-un ans après, il me paraît nécessaire de le soumettre à l’appréciation d’un plus large public tout en reconnaissant que bon nombre de mesures de redressement qui ont été recommandées peuvent aujourd’hui être dépassées puisque rien ou presque rien n’a été fait dans ce domaine.


Bonne lecture.


Dr Max MILLIEN
Ancien coordonnateur du Groupe de travail, pour le suivi du colloque d’avril 1987 à Damien-Haïti.

***

POUR UNE DÉCLARATION OFFICIELLE DE L'ÉTAT D'URGENCE FACE À LA DÉGRADATION DE L'ENVIRONNEMENT NATIONAL


Par le Groupe de travail pour le suivi
du Colloque sur le Reboisement
tenu à Damien en Avril 1988

LISTE DES SIGLES


CRDA: Centre de Recherche et de Documentation Agricole

ISPAN: Institut de Sauvegarde du Patrimoine National

MARNDRE: Ministère de l’Agriculture, des Ressources Naturelles, du Développement Rural et de l’Environnement

FAD’H: Forces Armées d’Haïti.


SOMMAIRE
Préambule.-
I.- NECESSITE DE LA DECLARATION OFFICIELLE DE L’ETAT D’URGENCE
1.- Niveau actuel de la dégradation de l’environnement national

1.1- Ressources en Forêts

1.2- Ressources en Sols

1.3- Ressources en Eau

1.4- Ressources halieutiques et côtières

1.5- Faune et Flore

1.6- Ressources humaines

2.- Manifestations évidentes de la dégradation

3.- Impact limité des solutions traditionnelles

II.- CADRE DE REFERENCE DE LA DECLARATION OFFICIELLE DE L’ETAT D’URGENCE

1.- Définition

2.- Domaine d’action

3.- Le cas précis de la dégradation de l’environnement

4.- Justification stratégique de l’état d’urgence

5.- Implications de l’état d’urgence

6.- Objectifs de l’état d’urgence

7.- Principales mesures pour freiner le processus de dégradation de
l’environnement

7.1- Les mesures de soutien

7.2- Modalités de leur mise en œuvre

8.- Principales mesures pour engager le pays dans le processus de
rétablissement de son équilibre écologique

8.1- Réduction de la pression sur les ressources en bois

8.2- Réduction de la pression sur les sols déclives

8.2.1- Les chantiers PHIMO / FCN

8.2.2- Distribution de terre et coopératives de production

8.2.3- Amélioration du Système de Tenure des terres

9.- Création d’un Fonds d’Urgence

10.- Durée de l’Etat d’Urgence

11.- Calendrier d’exécution

Conclusion



PREAMBULE

Au moment où les Haïtiens éprouvent plus que jamais, le besoin de changer de système politique, aucun thème n’est aussi approprié pour rallier l’assentiment général que celui de la réhabilitation de notre environnement naturel.
Les passions politiques ne doivent pas faire oublier aux hommes, femmes et enfants de ce pays, à ceux qui l’aiment, qui y vivent, à ceux qui se sentent partie intégrante de cette nation que leur destin est étroitement lié au cadre physique et biologique de ce coin de terre, de notre patrie.
Quelle que soit l’idéologie politique qui nous anime, il n’est plus possible de laisser se perpétuer cette dégradation effroyable de notre environnement. Mieux encore, la Nouvelle Constitution que nous avons votée fait de la protection de notre environnement un devoir civique auquel nous ne pouvons nous soustraire sans agir à l’encontre de cette charte fondamentale.
Aussi, est-il approprié de rappeler à tous: Gouvernants, leaders politiques et religieux, simples citoyens du pays que le temps des vœux pieux au sujet de la réhabilitation de notre environnement est révolu. C’est dans nos actions de tous les jours que doit être inscrite notre détermination de sauver notre environnement menacé. Il importe donc, qu’a ce tournant de notre vie de peuple, tous les Haïtiens souscrivent à cette déclaration d’urgence contre la dégradation de l’environnement haïtien.
Cette déclaration d’urgence est le fruit d’un effort collectif, patriotique et totalement désintéressé. Elle a été signée par tous les participants à un colloque sur les problèmes du déboisement et du reboisement en Haïti, tenu à la Faculté d’Agronomie et de Médecine Vétérinaire du 21 au 23 avril 1987 sous les auspices du Centre de Recherche et de Documentation Agricoles (CRDA) du Ministère de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural.
Un groupe de travail, composé de représentants des organisations privées et publiques intéressés à la question et chargé du suivi des résultats de ce colloque a estimé opportun pour appeler tout le pays à la mobilisation nécessaire à des actions concrètes en vue de la réhabilitation de notre environnement. Une telle mobilisation passe nécessairement par la déclaration officielle de l’état d’urgence contre la dégradation de l’environnement.


I.- NECESSITE DE LA DECLARATION OFFICIELLE DE L’ETAT
D’URGENCE

La déclaration officielle de l’état d’urgence se justifie à plus d’un titre.

1.- NIVEAU ACTUEL DE LA DEGRADATION DE L’ENVIRONNEMENT

Le niveau actuel de la dégradation de l’environnement peut être apprécié à travers les différents points suivants:

1.1- Ressources en Forêts

Les ressources en forêts s’épuisent. Elles sont passées de 18% de la superficie du pays en 1950 à 3% en 1986. Aujourd’hui, les dernières réserves de la Forêt des Pins et du Pic Macaya sont menacées de disparition immédiate.

1.2- Ressources en Sols

Il est également admis que sous nos climats les pertes du sol, considérées comme normales dans un écosystème en état d’équilibre, ne dépassent pas 11 TM/ha/an. Cependant, dans le Bassin Versant de la Rivière d’Acul, dans le Sud de la République, elles atteignent le chiffre alarmant de 750 TM/ha/an. Ce qui explique pourquoi la catastrophe a commencé dans cette région avec l’inondation de l’année 1986 qui a causé la perte économique de 2000 ha de terres arables.

1.3- Ressources en Eau

L’indice de torrentialité des principales rivières de la République (Artibonite, Limbé, Grande-Rivière-du-Nord, Cavaillon, Grand’Anse) augmente en moyenne de 1 à 5. Les ruisseaux, eux-mêmes tarissent tout bonnement dans n’importe quelle partie du territoire. Le débit des sources qui alimentent nos principales villes en eau potable baisse de façon inquiétante.

1.4- Ressources Halieutiques et Côtières

Avec 1535 km de côtes (y compris les îles adjacentes), Haïti a un plateau continental ne dépassant guère 1 mille de largeur sauf dans certains points au Sud du pays. Les prises annuelles sont estimées à 5000 tonnes environ contre 14000 provenant de l’importation, ce qui donne une consommation annuelle per capita de 1,8 kg, l’une des plus faibles du monde. Le potentiel exploitable est estimé à 25000 tonnes mais, au rythme actuel de la sédimentation côtière, nos eaux marines proches sont devenues moins poissonneuses et moins hospitalières pour les espèces migratrices très rentables comme les crustacés et les coraux.

1.5- Faune et Flore

La liste des principales espèces animales et végétales en voie de disparition (52 espèces animales et 57 espèces végétales) a été établie par le Ministère de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural il y a quelques années. L’exploitation inconsidérée de nos réserves forestières a provoqué la destruction d’une série de niches écologiques où se rencontraient encore des spécimens d’espèces végétales où animales uniques dans les Caraïbes et parfois au monde.

1.6- Ressources Humaines

Au cours des 50 dernières années, la population du pays est passée en revanche de quelques 2 à 5 millions d’habitants.

2.- MANIFESTATIONS EVIDENTES DE LA DEGRADATION

Les signes visibles avant-coureurs d’une grande catastrophe apparaissent périodiquement à des intervalles de plus en plus fréquents; quelques-uns des plus connus sont:
· La grande inondation de la Plaine des Cayes en 1986;

· Le débordement de la Grande-Ravine de l’île de la Gonâve en 1986;

· Le volume croissant des eaux de ruissellement qui s’abattent sur nos villes (Port-au-Prince, Port-de-Paix, Cap-Haitien);

· La sédimentation accélérée du Lac de Péligre dont l’envasement total est prévu pour l’an 2000;

· La réduction du rendement des centrales hydro-électriques (Péligre, Saut-Mathurine);

· La destruction des ouvrages d’art qui traversent nos cours d’eau (Torbeck, Fer-à-Cheval, La Chapelle);

· La diminution de la capacité de charge démographique de certaines zones du pays d’où la population émigre à un rythme effréné (Nord-Ouest, Sud-Est).

En considérant seulement les pertes directes provoquées par la baisse du débit des rivières et des canaux primaires d’irrigation, la réduction du rendement des usines hydro-électriques et l’abaissement du niveau de la nappe phréatique, des estimations récentes ont établi pour la Plaine des Cayes des chiffres avoisinant les ($10,000.000.00) dix millions de dollars/an.
En tenant compte des mêmes phénomènes pour l’ensemble du territoire national, les pertes s’élèveraient à plus de cent millions de dollars/an ($ 100,000.000.00). De novembre 1986 à mai 1987, le fonctionnement irrégulier des turbines de la Centrale Hydro-électrique de Péligre a causé à l’Electricité d’Haïti une dépense en combustible de l’ordre de quatre millions de dollars ($ 4,000.000.00).

3.- IMPACT LIMITE DES SOLUTIONS TRADITIONNELLES

L’investissement public et para-public (organisations non gouvernementales) s’approche d’un plafond de vingt millions de dollars ($ 20,000.000.00) par an en ce qui concerne le budget prévu pour les programmes de reboisement. Une telle somme est énorme et pourtant elle ne permet pas d’atteindre les résultats escomptés puisque l’environnement continue de se dégrader. C’est que les efforts sont dispersés dans une centaine de projets, les stratégies retenues divergent et se neutralisent tandis que les méthodes adaptées sont inadéquates. Ainsi, le pillage de la Forêt des Pins et du Pic Macaya continue, les arbres plantés au Morne de l’Hôpital disparaissent, les exploitations de carrières se réalisent encore dans l’anarchie la plus totale, l’élevage libre fait des ravages dans le Morne la Selle et les cultures sarclées achèvent de détruire la couverture forestière du Bassin Versant de Péligre.

Il est donc plus que temps d’avoir recours à une nouvelle stratégie de lutte contre la dégradation de notre environnement. Une telle stratégie est, à n’en pas douter, indissociable de la déclaration officielle de l’état d’urgence.

La déclaration de l’état d’urgence devra permettre de:
· Appliquer la nouvelle stratégie sus-mentionnée que requiert la gravité de la situation écologique du pays.

· Mettre à profit la mobilisation des masses haïtiennes initiée après le 7 février.

· Concentrer les ressources financières disponibles à l’intérieur de zones stratégiques déterminées, directement liées au progrès social et économique du pays.

· Tirer parti de l’attention bienveillante de la communauté internationale manifestée à notre endroit surtout depuis le 7 février 1986.


II.- CADRE DE REFERENCE DE LA DECLARATION OFFICIELLE DE L’ETAT D’URGENCE

1. DEFINITION

L’État d’urgence correspond à la situation d’un pays qui adopte des mesures exceptionnelles pour atteindre un objectif déterminé dans un délai donné.


2. DOMAINE D’ACTION

L’État d’urgence est généralement déclaré à la suite d’une catastrophe naturelle survenue à un moment particulier (cyclone, tremblement de terre, inondation). Il s’agit, dans tous ces cas, de rétablir l’équilibre de l’écosystème brusquement interrompu par un facteur adverse.


3. LE CAS PRECIS DE LA DECLARATION DE L’ENVIRONNEMENT

Quand la dégradation de l’environnement dépasse un seuil critique au-delà duquel les mécanismes de régulation naturelle ne fonctionnent plus, des catastrophes en chaîne se déclarent (inondation, sécheresse et autres calamités) suivant une fréquence de plus en plus rapprochée jusqu’à l’hécatombe finale. L’histoire universelle regorge d’exemples où des civilisations entières ont disparu pour avoir transgressé ces lois naturelles.


4. JUSTIFICATION STRATEGIQUE DE L’ETAT D’URGENCE

La preuve est faite que les ressources normalement disponibles dans le cadre du budget national de l’environnement et d’investissement et au niveau des ressources humaines mobilisées par les secteurs public, para-public et les organisations non gouvernementales ne permettent point de freiner le processus de dégradation de l’environnement. Pour le faire, il faut mobiliser la nation. Pour mobiliser la nation, il faut déclarer "l’Etat d’Urgence."



5. IMPLICATIONS DE L’ETAT D’URGENCE

L’état d’urgence (ou mieux la déclaration de l’état d’urgence) permet de mobiliser, en effet, la totalité ou une grande partie des ressources nationales de façon coordonnée et simultanée vers la solution d’un problème spécifique. En ce qui concerne la dégradation de l’environnement, il est nécessaire que des mesures exceptionnelles soient prises en même temps:

· Sur le plan légal
· Sur le plan financier
· Sur le plan technique
· Sur le plan socio-politique
en vue de rompre le cercle vicieux de la détérioration de notre écosystème.


6. OBJECTIFS DE L’ETAT D’URGENCE

L’état d’urgence vise deux (2) objectifs fondamentaux:

· Freiner le processus de dégradation de l’environnement (No. 1)

· Engager le pays dans le processus de rétablissement de son équilibre écologique (No. 2)

7. PRINCIPALES MESURES POUR FREINER LE PROCESSUS DE DEGRADATION DE L’ENVIRONNEMENT

L’environnement est lié d’une façon générale à un très grand nombre de secteurs de l’activité nationale. Il concerne les ressources en eau (eau douce, eau potable, irrigation), les ressources agricoles (sols, forêts, élevage, agriculture, produits chimiques), les ressources de la mer et de la pêche, les ressources énergétiques, les ressources minérales, le tourisme, le transport, les établissements humains, la faune, la flore et les différentes formes de pollution qui en résultent. En Haïti, le déboisement a atteint un seuil critique. C’est pourquoi, pour freiner le processus de dégradation de l’environnement, il faut:

· Empêcher la coupe des arbres, l’agriculture sarclée et l’élevage libre ainsi que l’exploitation des carrières de quelque nature que ce soit à l’intérieur des parcs nationaux, des zones réservées et des zones à protéger.

· Fournir une assistance adéquate aux institutions chargées de veiller au respect de cette interdiction (ISPAN – les Parcs Nationaux d’Haïti – MARNDR – FAD’H).


7.1 Mesures de soutien

Le recours aux trois (3) formes de pouvoir (persuasif, dissuasif, rétributif) est indispensable pour atteindre l’objectif mentionné au point 7.


§ Pouvoir Persuasif

Les institutions suivantes seront mobilisées en vue d’assurer la motivation de la population appelée à collaborer à la réussite du plan d’urgence (la "Presse " parlée, écrite et télévisée – les Religions de toutes confessions – les Partis Politiques – les Organisations Démocratiques – les Associations Professionnelles et les autres Groupes organisés). Si tous les messages de persuasion opèrent dans le même sens, la population sera prête à accepter l’autorité des agences d’exécution. Les modalités de participation de chacune des institutions sus-mentionnées doivent être bien définies.



§ Pouvoir Dissuasif

Les infractions aux règlements édictés pour protéger les parcs nationaux, les zones réservées et à protéger seront punies sévèrement. La loi fixera les châtiments à infliger aux coupables. Des gardes forestiers seront mis en poste en quantité suffisante. Les Ministères concernés notamment ceux:

· De la Justice,
· De l’Intérieur et de la Décentralisation,
· De la Défense Nationale, des Forces Armées, du Service Militaire et du Service Civique.
· De l’Agriculture, des Ressources Naturelles, du Développement Rural et de l’Environnement.

sont chargés de veiller au strict respect des règlements. La dissuasion devra décourager les récalcitrants.

§ Pouvoir Rétributif

On fait le recensement des familles qui ont élu domicile à l’intérieur des parcs nationaux, des zones réservées et des zones à protéger. Ces familles-là sont dites sédentaires par opposition aux nomades qui viennent dilapider les ressources des forêts sur commande. Seules les sédentaires seront protégées et dédommagées. Il n’y a pas de recette universelle pour le dédommagement. Le mode de dédommagement sera fonction des possibilités de réinstallation à l’intérieur de poches choisies dans une zone tampon à la lisière de la forêt (crédit, subvention, assistance diverse, etc…). En définitive, la rétribution doit apporter des récompenses significatives aux populations qui ont été forcées d’abandonner la zone d’influence des parcs nationaux, des zones réservées et à protéger.


7.2 Modalités de mise en œuvre

Les mesures de soutien mentionnées doivent faire l’objet de décrets d’application aussi détaillés que possible. Des comités d’experts doivent aider à leur production accélérée dans un délai ne dépassant pas trente (30) jours à compter de la date de promulgation de la déclaration de l’état d’urgence.
8. COMMENT ENGAGER LE PAYS DANS LE PROCESSUS DE RETABLISSEMNET DE SON EQUILIBRE ECOLOGIQUE

Pour engager le pays dans le processus de rétablissement de son équilibre écologique, il faut:

§ Réduire la pression sur les ressources en bois
§ Réduire la pression sur les sols déclives.


8.1. Réduction de la Pression sur les Ressources en bois

Plusieurs solutions ont été proposées comme éléments de substitution au charbon de bois (fuel, gaz, briquette de résidus végétaux ou de bagasse, énergie solaire, éolienne ou marémotrice, réchauds améliorés, importation de bois ou de charbon de bois, etc…). Moyennant la mise en application d’une technologie appropriée, l’exploitation des dépôts de lignite de Maïssade serait l’une des solutions les plus souhaitables pour les raisons suivantes:

§ Economie de devises
§ Création d’emplois en milieu rural
§ Substitution directe au bois de feu dans les petites industries.

8.2 Réduction de la Pression sur les sols Déclives

Pour réduire la pression sur les sols déclives, il faut:

· Ouvrir de grands chantiers à haute intensité de main-d’œuvre (PHIMO) et à forte circulation de numéraire (FCN).

· Distribuer au moins 20.000 hectares de plaine à 10.000 familles paysannes qui seront membres de coopératives de production à buts multiples.

· Améliorer le système de tenure des terres et le régime foncier dans les bassins versants critiques où le facteur foncier constitue une cause majeure de dégradation de l’environnement.

8.2.1 LES CHANTIERS PHIMO/FCN

Les chantiers PHIMO/FCN comprendront cinq (5) types de projets:
a) Les projets de substitution du bois de feu et du charbon de bois local par diverses catégories de substituts. Ce sont: la bagasse densifiée, le bois importé, le charbon minéral local (lignite) et importé et, enfin, les produits pétroliers. Ce programme de substitution comprendra des projets qui aideront à sa mise en place, comme la fabrication et la vulgarisation de foyers améliorés (réchauds, brûleurs, fours, …).

b) L’exploitation des pierres à pavage de la série oligocène de la région transversale pour la construction de routes, de maisons et pour leur exportation éventuelle.

c) La modernisation de l’exploitation des carrières de matériaux de construction actuellement en opération en vue de leur rationalisation. Cette intervention pourrait être rendue possible par une incitation soutenue auprès des petits exploitants pour les amener à s’organiser en coopératives.

Les actions suivantes pourraient ainsi être entreprises:

- Délimitation des zones d’exploitation susceptibles de répondre à la demande de chaque type de matériaux de construction (pierre de taille, sable à béton, sable à mortier);
- Réhabilitation immédiate des zones endommagées;
- Fiscalisation des produits d’exploitation des carrières.


d) Le projet de Foire Inter-Caribéenne de 1992 (déjà en négociation) comportant la mise en valeur de toute la Côte Septentrionale du pays depuis le Môle St-Nicolas jusqu’à la Baie de Mancenille, avec en plus la mise en valeur de la Plantation Dauphin. Ce projet permettra de diminuer la pression démographique sur les massifs du Nord et du Nord-Ouest.

e) Le projet de création de ville touristique de Malpasse sur la Frontière Haïtiano-Dominicaine qui attirera les assaillants de la Forêts des Pins et promouvra l’exploitation du Lac Azuéi sur une base intégrée (pêche – récréation – réserves animales, etc…).

Les études de faisabilité de ces cinq (5) projets PHIMO/FCN doivent être prêtes dans un délai de six (6) mois. D’autres projets peuvent toujours être envisagés sur le modèle des PHIMO/FCN.

8.2.2 DISTRIBUTION DE TERRE ET COOPERATIVES DE PRODUCTION

Un total de 20.000 hectares de plaine sera distribué à 10.000 familles paysannes tirées des bassins versants critiques qui dominent ces plaines selon la répartition suivante:

TABLEAU No 1: REPARTITION DES TERRES
AUX PAYSANS EN HECTARES


Les critères utilisés pour opérer l’actuelle répartition se basent sur la superficie agricole utile de ces plaines, sur le régime foncier en vigueur et sur les conditions d’exploitation actuelles de parcelles cultivées. D’une façon générale, près des 2/3 des terres de plaine sont sous-utilisées, mal exploitées ou en jachère prolongée. Les terres distribuées ne seront point morcelées à raison de deux (2) hectares par famille mais partagées en unités de production économique selon les besoins des coopératives de production.

Les terres seront d’un seul tenant et choisies dans unes zone stratégique. Les grands propriétaires trouvés sur place (plus de 20 ha.) seront dédommagés et convertis en industriels à l’intérieur des coopératives de production. Les petits propriétaires seront maintenus sur leurs terres et intégrés aux coopératives comme les bénéficiaires du projet de distribution de terre. Les coopératives de production seront à buts multiples (lait, viande, cultures vivrières et agro-industrielles avec les industries de transformation correspondante). Un délai de six (6) mois est accordé pour présenter les études de faisabilité de ces projets. Ces dernières apporteront une réponse aux questions de détail.


8.2.3 AMELIORATION DU SYSTÈME DE TENURE DES TERRES

L’amélioration du système de tenure des terres (indivision, contrats agraires, droits de pacage, etc.) dans les bassins versants critiques où le facteur foncier constitue une cause majeure de la dégradation de l’environnement reste une condition nécessaire au succès de reboisement. Il a été observé par exemple que les terres en indivision sont exploitées abusivement par des cohéritiers et leurs descendants. L’absence de titres de propriété et/ou les frais élevés réclamés par les agents de la loi encouragent cet état de chose. Une assistance juridique adéquate et la fourniture de services gratuits devront être accordées aux paysans concernés pour régulariser de nombreux cas d’espèces dans les versants des rivières suivantes (Grand’Anse, Nippes, Momance, Rivière Grise, Courjolle, Artibonite, La Quinte, les Trois Rivières, Limbé, La Grande Rivière du Nord).


1. CREATION D’UN FONDS D’URGENCE

Un fonds d’urgence "Protection de l’Environnement" sera créé en mobilisant tous les secteurs économiques du pays, principalement ceux concernés par l’exploitation des ressources naturelles (exploitants de carrières, de sables, producteurs de ciment, d’adoquins, utilisateurs de bois de feu, de charbon de bois, de bois d’œuvre, etc.). Cette mobilisation sera traduite par des contributions directes effectuées par:

a) Les camionneurs (taxe spéciale à payer mensuellement par les camions transportant du sable, du bois, du charbon, de l’eau, etc.), au moment de l’inspection au Service de la Circulation des Véhicules;

b) Les producteurs de ciment et d’autres matériaux de construction, sous la forme d’une taxe spéciale à payer sur les quantités produites;

c) Les organisations nationales et internationales ainsi que les particuliers intéressés au financement de ce Programme.


2. DUREE DE L’ETAT D’URGENCE

L’état d’urgence sera déclaré pour une période de trois (3) ans avec trois (3) phases différentes:

· Une phase d’étude Novembre 1988/Mai 1989
· Une phase d’implantation Juin 1989/Décembre 1989
· Une phase d’exécution Janvier 1990/Décembre 1991

Le calendrier proposé tient compte de la possibilité de faire examiner le dossier par le Parlement et la nécessité d’en tenir compte dans le nouveau budget 1988/1989. La Phase I correspond à la mise en mouvement des mesures destinées à la réalisation de l’objectif No 1 (empêcher la coupe des arbres, l’agriculture sarclée, l’élevage livre et l’exploitation des carrières à l’intérieur des parcs nationaux, des zones réservées et à protéger, ainsi qu’à celle des études de faisabilité). La Phase II dite d’implantation permettra la mise en place des préalables indispensables au démarrage de la Phase III. Cette dernière déclenche le processus identifié dans l’objectif No. 2, savoir le rétablissement de l’équilibre écologique.


II.- CALENDRIER D’EXECUTION

Le calendrier d’exécution de l’état d’urgence est ainsi formulé:


TABLEAU No. 2 : CALENDRIER D’EXECUTION DE L’ETAT D’URGENCE



CONCLUSION

L’ensemble des mesures suggérées dans ce document n’est point limitatif. Elles ont été indiquées pour faire comprendre aux uns et aux autres qu’il est temps de sortir des sentiers battus car les programmes traditionnels de reboisement et de reforestation n’ont pas pu arrêter la dégradation de l’environnement. C’est que, dans un environnement de misère généralisée, de sous-emploi et de stagnation agricole, il est impossible de réussir des programmes de reboisement sans des programmes complémentaires de déplacement de population, de création d’emplois et de production de biens et de services.

L’heure est grave. La catastrophe écologique frappe à nos portes. Le pays se meurt physiquement au vu et au su de tout le monde. Il faut agir vite, c’est-à-dire aujourd’hui, pour initier le processus de rétablissement de l’équilibre écologique. Pour ce faire, une seule solution: "L’Etat d’Urgence"


Damien-Haïti
Mars 1988

lundi 2 février 2009

Société pour le Reboisement d'Haïti (SRH): le projet ERE (1997-2012) (*)

SOCIÉTÉ POUR LE REBOISEMENT D’HAÏTI (SRH)
Organisme fondé en 1987
400 rue Saint-Charles Est Longueuil Québec Canada J4H 1B4

La SRH est un organisme canado-haïtien non gouvernemental, à but non lucratif, composé de bénévoles. La SRH a été fondée le 15 février 1987. Sa mission principale consiste :
- à sensibiliser les dirigeants haïtiens, la communauté internationale, le public en général sur l'urgence de freiner l'érosion des terres,
- à participer au Canada aux activités d'éducation relative à l'environnement (ERE),
- à supporter des partenaires en Haïti dans la réalisation des projets communautaires d'éducation relative à l'environnement (ERE), de reboisement intégré (RI), d’alternatives au charbon de bois et au bois de feu.

CADRE STRATÉGIQUE DU PROJET ERE 1997-2012

Projet pilote: Education Relative à l’Environnement (ERE) dans les Ecoles d’Haïti.
I.- Historique et objectifs du projet ERE:

Historique du projet ERE:

1.- Le 2 mars 1990, la SRH a organisé, à Montréal, le lancement du livre de l'agronome Ernst Weche, membre de la SRH. Ce livre intitulé:«Reconstruire la vie en Haïti: Environnement et problématique de développement» est un document de référence qui contient un grand nombre de données sur l'environnement. Ce livre est une source d'informations pour les étudiants(es) à Montréal qui préparent une thèse sur l'environnement. Ce livre est aussi une source d'informations pour le public.

2.- Les 14 et 15 septembre 1990, un colloque ayant pour thème: « Vers Haïti Verte » a été organisé, à Montréal, par l'AIHC (Association des Ingénieurs Haïtiens au Canada), la FAN-Haïti (Fédération des Amis de la Nature) et la SRH (Société pour le Reboisement d'Haïti). Durant ce colloque, il a été mentionné que pour résoudre un problème dans le domaine de l'environnement, il faut à priori un dialogue et une concertation entre toutes les parties concernées, car l'environnement c'est l'affaire de tout le monde:« l'Environnement n'a pas de frontière». L'Education Relative à L'Environnement(ERE), le dialogue et la concertation sont les éléments fondamentaux pour la réussite de tout projet. La SRH participe à plusieurs colloques, conférences,… au Canada, aux U.S.A., en Haïti…en vue de promouvoir l'ERE.

3.- En mai 1996 et 1997, dans le cadre des conférences de FACONODAPS* au Cap-Haïtien, je suis allé, en Haïti, donner des conférences sur l’environnement. Ces conférences m’ont donné l’opportunité de rencontrer, en Haïti, l’agronome Ernst Weche et les membres de l’organisme REPIE. Cette première rencontre, en Haïti, a donné l’occasion de faire des échanges en vue d’initier un projet pilote sur l’Éducation Relative à l’Environnement (ERE). (*Fondation des Anciens du Collège Notre-Dame du Perpétuel Secours au Cap-Haïtien, Haïti.)

4.- En juin 1997 à Montréal, j’ai rencontré Jocelyne Saint-Léger et Marie-Josée Denis, membres de l’Organisation pour la Protection et la Promotion de l’Environnement et de la Santé (OPPES). Cette rencontre avec l’OPPES a permis de donner suite à la planification du projet ERE et d’impliquer Madame Marie Marsolais du Syndicat de l’Enseignement de la Pointe-de-l’Île(SEPI). Avec la collaboration de Marie Marsolais, il a été possible de sensibiliser la CSQ pour supporter ce projet ERE en Haïti.

5.- Du 6 au 10 novembre 1997, durant le Forum Planèt’ERE de Montréal organisé par la Centrale des Syndicats du Québec, j’ai eu l’occasion de rencontrer Marie Marsolais du SEPI-CSQ, Antoine Dorsaint, représentant du CEICI-Montérégie, Ernst Weche, consultant au MDE-Haïti, Lucie Repper et Viviane Julien du REPIE-Haïti. Ce forum Planèt’ERE a été une bonne occasion pour discuter avec ces personnes qui sont intéressées à chercher des moyens pour mettre en exécution ce projet ERE en Haïti.

6.- En décembre 1997 la phase I du projet ERE a été présentée à ROCAHD en partenariat formé du REPIE-Haïti(Réseau d’Enseignement Professionnel et d’Intervention Écologique), de CSQ (Centrale des Syndicats du Québec), du SEPI (Syndicat de l’Enseignement de la Pointe-de-l’Île) et de SRH (Société pour le Reboisement d’Haïti).


Objectifs du projet ERE:

Ce projet intitulé: “Intégration durable de l’Éducation Relative à l’Environnement (ERE) dans les Écoles d’Haïti”, consiste à faire de l’ERE une activité concrète dans les écoles d’Haïti (primaires, secondaires).
De plus, l’ERE permettra de préparer la nouvelle génération au développement durable d’Haïti. Selon Monsieur Pierre Marc Johnson: «L’Éducation Relative à l’Environnement (ERE) est la pédagogie au service du développement durable.»
Aussi, l’ERE permettra de promouvoir et de mettre en pratique les bonnes habitudes et les valeurs liées à la fête de l’arbre, au reboisement, à l’agriculture, à l’instruction civique, à l’hygiène publique, à la santé scolaire, à l’autofinancement des projets de développement socio-économique, etc… Ainsi le projet ERE est considéré suivant une vision globale de développement durable et de la gestion de l’environnement, c’est-à-dire créer une Symbiose entre l’Humain, l’Économie, l’Environnement(SHÉE). Plusieurs activités concrètes sont réalisées pour atteindre ces objectifs en vue de lier la théorie à la pratique. Le nombre d’écoles dépend des ressources financières disponibles.


II. - Partenaires, calendrier et rapport du projet:

1.- Partenaires au Canada pour la première période 1997-2002: ROCAHD (Regroupement des Organismes Canado-Haïtiens pour le Développement), TCEDH (Table de Concertation sur l’Environnement et le Développement d’Haïti), CSQ, SEPI, SRH. Tout nouveau partenaire sera bienvenu que ce soit en Haïti ou à l’extérieur d’ Haïti.

2.- Partenaires au Canada pour la deuxième période 2002-2007: SUCO et autres à venir…

3.- Partenaire en Haïti et responsable du projet : REPIE. Personnes à contacter en Haïti: Jean-Robert Julien ou bien Lucie Repper : No. 221 Route Nationale # 1,( en face de UNIBANK de Damien), Croix des Missions, Haïti Tél: (509) 446-0279 ou (509) 514-0984
E-mail : repeihaiti@hotmail.com

4. - Calendrier du projet: Le projet ERE sera en exécution, en Haïti, durant quinze années consécutives et sans interruption, c’est-à-dire de 1997 à 2012. Cette durée de 15 ans est divisée en trois périodes de cinq ans: 1997-2002; 2002-2007; 2007-2012. Chaque période est divisée en cinq phases. Pour le moment, la première période 1997-2002 est terminée et la deuxième période 2002-2007 est en cours… Le budget peut varier dépendant du financement des partenaires; sans compter le temps donné, gratuitement, par des bénévoles au Canada et en Haïti:
Première période 1997-2002: terminée
Phase I: can. $ 20 000. Année 1997-98 (terminée à 100% en sept. 98)
Phase II: can $ 20 000. Année 1998-99 (terminée à 100% en sept. 99)
Phase III: can. $ 6 250. Année 1999-2000 (terminée à 100% en oct. 2000)
Phase IV: can. $ 13 000. Année 2000-2001 (terminée à 100% sept. 2001),
Phase V: financement local, en Haïti. Année 2001-2002 (oct. 2001-sept. 2002)
Deuxième période 2002-2007 en cours…( voir le point VIII )

5. - A la fin de chaque phase, un rapport final et un album de photos sont préparés et envoyés par REPIE à SRH pour vérification. Ensuite ce rapport est soumis à ROCAHD, à CSQ et aux autres partenaires pour approbation. - Continuité du projet: Considérant que l’Éducation Relative à l’Environnement (ERE) est un travail à long terme, c’est très important que des dispositions soient prises pour que chaque phase du projet débute et termine avec le calendrier de l’année scolaire et cela sans interruption durant quinze années consécutives de 1997 à 2012. C’est un travail qui n’est pas facile, mais possible: «L’Education Relative à l’Environnement(ERE) est une oeuvre de grande valeur civique et morale.»


III. - Phase I du projet ERE pour l’année scolaire 1997-98 (exécutée et terminée) :

Fin de la phase I: septembre 1998. ROCAHD $ 12 000, CSQ $ 6 000., SRH $ 2 000. Soit un budget de can $ 20 000.

Écoles participantes:
A Port-au-Prince:
Lycée Marie Jeanne, Collège les Normaliens Réunis, Collège Mixte Lamartinière, École Vision Nouvelle,
A Jacmel:
Centre Alcibiade Pommayrac,
A Verrettes :Lycée Jacques Stéphen Alexis,
Une liaison avec 5 écoles au Cap-Haïtien (Associaton Interscolaire pour la Défense de l’Environnement, AIDE).
Une liaison est un regroupement de plusieurs écoles. Les échanges sont établis entre les élèves des écoles de la commission scolaire de la Pointe de l’Île à Montréal et les élèves de trois écoles en Haïti: Collège les Normaliens Réunis, Centre Alcibiade Pommayrac, Ecole Vision Nouvelle.
Activités:
Séances de formation dans les écoles pour les professeurs et les élèves. Préparation par les élèves des plantules pour aménager la cour de leur école, nettoyage par les élèves des salles de classe, participation aux activités de la fête de l’arbre, journée de la terre, 22 avril, journée de l‘environnement, 5 juin, etc…

IV.- Phase II du projet ERE pour l’année 1998-99 (exécutée et terminée) :
Fin de la phase II: septembre 1999. En plus des écoles de la phase I, autres écoles participantes: A Port-au-Prince: Collège Saint-Pierre, École la Petite Sirène, une liaison avec 10 écoles à Pliché-Cavaillon-Sud.
Budget $ can. 20 000. (ROCAHD 60% $ 12 000, contrepartie 40% $ 8 000.)
Répartition: ROCAHD: $ 12 000., CSQ: $ 7 000., TCEDH: $ 940., SRH: $ 60.
Activités: Les mêmes activités de la phase I. A l’occasion de la fête du drapeau, les élèves des écoles membres de AIDE ont nettoyé la rue Espagnole du Cap-Haïtien.


V. - Phase III du projet ERE pour l’année 1999-2000 (exécutée et terminée)
Fin de la phase III: octobre 2000. Les mêmes écoles continuent à participer au projet tout en produisants des effets multiplicateurs sur d‘autres écoles avoisinantes….
Budget: ROCAHD: $ can 4250. et CSQ: $ can 2000., soit un total de $ can 6250.
Autres ressources financières locales, en Haïti: REPIE et CACE.
Activités: Excursions écologiques pour découvrir les relations entre les éléments du milieu de vie: Lac Azuéï, Forêt des Pins, Centre de pisciculture à Croix-des-Bouquets, etc…Rapports sur les travaux de recherches suite à ces excursions, Pépinières scolaires pour le reboisement, Écotourisme lié au reboisement dans le morne Kay Elwa dans la région de Pliché-Cavaillon,(un exemple pour lier l’environnement à l’économie), etc…


VI. - Phase IV du projet ERE pour l’année 2000-2001 (exécutée et terminée)
Fin de la phase IV septembre 2001. Budget $ can 13 000 ( ROCAHD:$ 7 800. CSQ:$ 2 000. REPIE, CACE, SRH:$ 3 200.). En plus des autres écoles des phases I, II, III, autres écoles participantes: Collège Côte-Plage de Carrefour, Centre classique et culturel de Pétion ville(échanges avec l‘école Félix Leclerc de Montréal), Ecole Internationale de Pétion ville, Collège Isidore Jean-Louis de Port-au-Prince, Lycée Jacques Roumain de Gros Morne, Ecole Jean Marie Vincent de Grande Plaine, 2 liaisons avec 8 écoles à Blury-Plaisance-Cavaillon…
Activités: Élargissement et renforcement des activités en cours…Cette année le REPIE a débuté la publication d’un bulletin:«La Bulle d’ERE.»


VII.- Phase V du projet ERE pour l’année 2001-2002:
Depuis le début du projet, certains efforts ont été faits pour encourager les organismes locaux, en Haïti, à contribuer au financement du projet. Pour réaliser la phase V, le REPIE a développé des stratégies pour trouver du financement local avec des partenaires en Haïti. Plusieurs écoles ont pu continuer le programme suivant leurs propres moyens.
Activités: Expositions itinérantes sur la biodiversité, sur l’alimentation, sur l’eau, Excursions écologiques pour découvrir les relations entre les éléments du milieu de vie: Lac Azuéï, Forêt des Pins, Centre de pisciculture à Croix-des-Bouquets, etc…Rapports sur les travaux de recherches suite à ces excursions, Pépinières scolaires pour le reboisement, Écotourisme lié au reboisement dans le morne Kay Elwa dans la région de Pliché-Cavaillon-Sud,(un exemple pour lier l’environnement à l’économie), etc…
Cette année le REPIE, avec la collaboration de ses partenaires, a publié un manuel scolaire intitulé:« L’eau qui vient du ciel, les arbres et nous.» C’est un matériel pédagogique pour apprendre et pour enseigner l’Education Relative à l’Environnement(ERE). Ce livre est en vente en Haïti( Gdes 300), au Canada($30.). Les profits de la vente seront utilisés pour financer le projet ERE. La phase V est la fin de la première période 1997-2002.


VIII.- Deuxième période du projet ERE: 2002-2007( voir ci-dessus le point II. 4.- Calendrier du projet).
Projections de 2002-2007:
Durant cette période de 5 ans: - Faire des démarches pour intégrer le livre:« L’eau qui vient du ciel, les arbres et nous.» dans le programme du Ministère de l’Éducation Nationale en vue d’impliquer toutes les écoles primaires et secondaires à travers Haïti. - consolider les acquis et les réalisations, - continuer à encourager et à favoriser le partenariat, - augmenter et diversifier les interventions sur le terrain: reboisement intégré, gestion et rentabilité de la biodiversité, recyclage, gestion de l’eau et des déchets, énergies renouvelables, écotourisme,…- produire des matériels pédagogiques et faire des activités pouvant favoriser le financement local et l’auto-financement du projet ERE.


IX.- L’autofinancement du projet ERE:
Pour assurer la permanence et l’autonomie du projet, certaines écoles ont fondé un Comité d’Action et de Concertation en Environnement (CACE) responsable de la création et de la gestion d’un fonds en environnement. Référence le livre de Jacques Gélinas: «Et si le Tiers Monde s’autofinançait.»


Septembre 2007
Pour la SRH,
Gérard Tassy
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(*)Document transmis au Coin de Pierre par l'ingénieur Gérard Tassy en décembre 2008