samedi 8 août 2009

Lancement de la commercialisation des briquettes en papier recyclé. Alternative au Charbon de Bois

Haiti - Port-au-Prince [Carrefour-Feuilles] - 15 Juillet 2009

Vous pouvez lire l'article et voir les images en cliquant ici.

Haïti: Sauver Haiti de la déforestation en suivant l'exemple du Chili

Par Rosny A. Saint-Louis
Source: Le Nouvelliste, 5 août 2009

Vous pouvez lire l'article en cliquant ici.
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NDCDP-Envirennement.-
Vous pourrez aussi lire l'article du PNUD sur le cas du Chili en cliquant sur le titre suivant:
« Le Chili sauvé de la déforestation par les fours solaires. »

dimanche 19 juillet 2009

Environnement : de la parole à l'action

Par Nancy Roc
Source: Le Matin, 17 juillet 2009


"Au sein de cet environnement instable et turbulent, un seul élément reste constant: le changement ". Citation du Dalaï-Lama.

À l'occasion du 20e anniversaire de l'organisation "Konbit peyizan Nip" (KPN) dans le département des Nippes, la Première ministre Michèle Duvivier Pierre-Louis a appelé à la responsabilité civique face aux problèmes environnementaux. Elle a estimé que chaque citoyen a son rôle à jouer, souhaitant une prise de conscience collective pour résoudre le problème. "L'État ne fléchira pas dans ses efforts pour attaquer les problèmes environnementaux, cependant les citoyens doivent se responsabiliser. Cela réside, par exemple, dans le simple réflexe qui consiste à jeter les déchets dans les poubelles et non sur la chaussée ", a-t-elle souligné.

Si les propos de la Première ministre sont justes dans la forme, il est toutefois clair que dans le fond tout reste à faire. En effet, les citoyens ne peuvent se responsabiliser lorsque les propos de Mme Pierre- Louis vont à l'encontre de ceux du président de la République. Rappelons que ce dernier, après avoir assisté au Sommet de la Francophonie dans la ville de Québec du 17 au 19 octobre 2008, avait attribué le déboisement d'Haïti " aux colons, à l'occupation américaine et à la dictature " des Duvalier, déresponsabilisant ainsi le rôle de son gouvernement- tant en 1995 qu'aujourd'hui- dans le dossier environnemental. Quelques jours plus tard, M. Préval enfonçait le clou en déclarant que s'il était à la place d'un paysan aujourd'hui, il couperait lui-aussi des arbres pour faire du charbon de bois. Ces propos choquants ont été condamnés par de nombreux observateurs qui ont estimé qu'ils faisaient preuve de légèreté et d'irresponsabilité de la part d'un président qui, pendant deux mandats, n'a jamais proposé une alternative au charbon de bois à la population. Comment appeler à la responsabilisation civique lorsque le Chef de l'État cautionne des pratiques qui ont conduit le pays vers une catastrophe écologique ? Il faudrait donc que le président et son premier ministre puissent accorder leurs violons afin de tenir des propos cohérents mais aussi complémentaires face aux affres du déboisement.

Depuis le passage des quatre ouragans qui ont dévasté le pays l'année dernière, on notera certains progrès dans la lutte pour réhabiliter l'environnement, notamment dans le changement des politiques publiques. Rappelons à cet effet la création en mars 2009 du Comité interministériel d'aménagement du territoire (CIAT). Pour faire face à la détérioration continue du territoire haïtien, le Gouvernement de la République s'est doté du CIAT afin de définir une politique claire sur l'aménagement du territoire, de la mettre en oeuvre au niveau national comme au niveau local de façon volontariste et coordonné, tout en tenant compte des attentes, des contraintes et des ressources des populations. Lundi 13 juillet, le Comité interministériel d'aménagement du territoire (CIAT), présidé par la Première ministre Michèle Duvivier Pierre-Louis, a rencontré ses partenaires techniques et financiers. Selon un communiqué publié cette semaine par le Bureau du Premier ministre, " le CIAT a été favorablement accueilli par les partenaires techniques et financiers qui ont donné l'assurance de leur support à la réalisation de ses objectifs ". Toutefois, aucune autre information n'a été divulguée sur les résultats de cette réunion. Il en est de même pour la dernière campagne de reboisement lancée en mai dernier par le ministre de l'Environnement, Jean Marie Claude. Germain. Aucun suivi de cette campagne qui devrait s'étaler sur les cinq prochaines années. Et qu'en est-il du suivi de l'intervention de l'État au Morne Garnier ? Qu'en est-il de la fermeture des carrières de sable à Laboule ? La liste de ces questions pourrait s'étaler sur plusieurs pages…

Dernièrement, Sabine Manigat soulignait dans Le Matin les mêmes préoccupations dans un article intitulé " Environnement : On attend la catastrophe les bras croisés? ". Elle y soulignait que " nous sommes bel et bien prisonniers de l'irresponsabilité des pouvoirs publics. Aucune des actions nécessaires ou seulement envisageables ne peut se concrétiser dans le domaine de l'environnement sans une réglementation à la mesure des enjeux et des dangers que nous encourons et, surtout, leur mise en application avec la rigueur requise. C'est là que le plus grand bien au plus grand nombre devient un credo impératif car autrement… nous mourrons tous "(1). Or cette réglementation n'a toujours pas été élaborée et encore moins appliquée. Le gouvernement doit donc passer urgemment de la parole aux actes pour éviter le pire.


Des citoyens mobilisés

Si la Première ministre a souhaité que les citoyens se responsabilisent, il faudrait aussi qu'une vaste campagne de sensibilisation soit lancée et qu'elle soit accompagnée d'une réglementation adéquate en matière environnementale. Rien de cela n'existe pour le moment. Pourtant, des initiatives sont prises ici et là par différents groupes de la société civile. Le 29 mai dernier par exemple, l'orchestre Tropicana d'Haïti, par le biais de sa fondation philanthropique " Fonda Tropic " a lancé au Cap-Haïtien et au Limbé, l'opération " Planté pyé bwa pou la vi ka miyo ". Ce programme a mobilisé plusieurs milliers d'écoliers et 15 300 plantules ont été mises en terre.

Au Bel-Air, le 24 juin écoulé, des milliers de plantules ont été mises en terre, ont annoncé les organisateurs de la campagne " Bèlèvèt ". Même la Minustah s'est mise de la partie. En effet, plusieurs contingents de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah) sont impliqués depuis janvier dans une campagne de reboisement destinée à inculquer le plus tôt possible aux enfants une conscience écologique, alors qu'aucun endroit du pays n'échappe au déboisement. La moitié des plantules utilisées au cours de cette campagne a été octroyée par l'organisation Double Harvest. L'autre partie a été offerte par le ministère haïtien de l'Agriculture.(2)

Malheureusement, ces heureuses initiatives ne peuvent en aucun cas faire la différence dans le scénario écologique catastrophique auquel nous devons faire face.

Nous avons appris avec plaisir que deux cents organisations de la société civile y compris des artistes ont décidé d'élever la voix contre la dégradation de l'environnement en Haïti et d'organiser une marche ce vendredi 17 juillet. Cette dernière sera organisée par "Moun pou Ayiti bèl " (Mab), soutenu par de nombreux artistes. Le professeur et cinéaste Arnold Antonin, l'un des chefs de file de Mab, juge nécessaire un sursaut national afin de circonscrire le suicide collectif imminent.

Rappelons que seulement 0.71% du Budget national est consacré à l'environnement. Le comité directeur de Mab déplore estime que 40% de ce budget devraient être alloués respectivement pour l'éducation et l'environnement.

Espérons, que cette marche sera un élément déclencheur d'une réelle prise en charge des graves problèmes environnementaux en Haïti. En matière environnementale, il faut absolument arrêter de se déresponsabiliser et passer urgemment de la parole à l'action. N'oublions pas que " notre environnement et notre attitude sont le résultat de nos choix " (Daniel Desbiens). Il en va de notre survie à tous.


Nancy Roc
Montréal, le 16 juillet 2009.
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(1) Sabine Manigat, "Environnement : On attend la catastrophe les bras croisés?", Le Matin, 8 juillet 2009.
(2) Service d'information des Nations- Unies, " Haïti : La MINUSTAH s'implique dans le reboisement ", 9 février 2009.
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NDCDP-environnement:
L'article original est publié ici.
L'article de Sabine Manigat auquel cité par Nancy Roc est accessible ici.

samedi 13 juin 2009

Haïti / Environnement : comment prévenir le suicide collectif ?

Source: Le Matin, vendredi 12 juin 2009
Par Nancy Roc


On ne peut que se réjouir de la mobilisation récente de plusieurs organisations de la société civile contre les désastres naturels et pour la réhabilitation de l’environnement en Haïti. Même si cette mobilisation a pris beaucoup de temps pour se concrétiser, « il est trop tard pour être pessimiste » pour paraphraser Yann Arthur Bertrand dans son dernier film HOME.
J’ai lu avec intérêt et beaucoup d’attention le dernier document issu d’un atelier de travail réalisé à Port-au-Prince les 25 et 26 mai 2009 autour des problèmes écologiques en Haïti. Plus de 150 organisations ont pris part à cet atelier organisé par le Collectif national des organisations de la société civile pour la protection et la réhabilitation de l’environnement (Conaos/Environnement) et le Centre Pétion-Bolivar. (1)
Dans ce document, ces associations dressent un constat réaliste et sans complaisance de la réalité environnementale en Haïti. Cette analyse souligne judicieusement le lien inextricable entre la dégradation environnementale et l’augmentation de la pauvreté, sujet souvent oublié dans les reportages diffusés en Haïti autour des conséquences de la non-gestion environnementale. Cette catastrophe, comme je l’ai rappelé dans mon dernier article publié dans Le Matin, « Le bateau coule ! », le 5 juin écoulé, coûte annuellement, depuis 2001 au pays le plus pauvre du continent, près d’un milliard de dollars américains. Les Haïtiens aiment critiquer les ONG et la Communauté internationale, mais réalisent-ils la manne financière qui est gaspillée à cause de l’irresponsabilité de nos gouvernants face à la dégradation environnementale ? J’en doute fort. Mais les sommes d’argent utilisées dans ce domaine doivent être chiffrées et rendues publiques.
Dans le document intitulé « Appel à la mobilisation générale et totale contre les désastres et pour la protection de l’environnement », les 150 organisations susmentionnées insistent aussi sur un point crucial en avançant que : « l’assistanat international a montré ses limites. Il n’a fait que déstructurer encore plus les institutions du pays sans apporter de solutions réelles et durables.
Un tableau aussi sombre invite à la réflexion et à l’action. C’est pourquoi l’ensemble de la communauté haïtienne de toutes les catégories et conditions sociales, de toutes les générations, de tous les secteurs et de toutes les confessions religieuses, est invitée à prendre part à la mobilisation totale contre le désastre, pour la protection et la réhabilitation de l’environnement ». Face à un tel constat, ces organisations lancent un vibrant appel à tous les Haïtien(ne)s : « Cessons ensemble ce processus de suicide collectif dans lequel nous avons collectivement lancé notre pays ».
Processus de suicide collectif : les mots sont lâchés. Ils sont précédés d’un autre mot qui ne semble toutefois pas rimer avec les Haïtiens : ENSEMBLE. Car depuis 1804, qu’avons-nous fait ENSEMBLE, sinon nous diviser et nous autodétruire ? Rien, rien, absolument rien. Pire ! Lorsque certains Haïtiens souhaitent se rassembler autour d’une cause surtout quand elle est noble ! – ils se heurtent à quatre problèmes récurrents :
  • Le groupe initiateur tente de rassembler mais se retrouve avec quelques individus -souvent pas plus de cinqqui doivent tout faire et tout porter sur le dos. Les autres les attendent ou les regardent jusqu’à ce qu’ils échouent;
  • Le groupe initiateur est -sinon toujours du moins le plus souventinfiltré par des éléments nuisibles qui, pour conserver leurs intérêts personnels ou leur chasse gardée, déploient toutes les tactiques nécessaires pour boycotter ou écraser le mouvement ou ses heureuses initiatives. C’est la mentalité du « après moi (ou sans moi), c’est le chaos ! »;
  • Le groupe initiateur, avec toute sa bonne volonté, veut s’accaparer le leadership de son mouvement même lorsqu’il n’a ni l’expérience ni l’expertise nécessaire dans un domaine spécifique;
  • Le groupe initiateur, pour les raisons susmentionnées, se retrouvent à cours de ressources humaines et, subséquemment, privé de ressources financières pour mener à bien leur projet.
Cette triste réalité se retrouve tant en Haïti que dans sa diaspora. La vérité est que ce schéma est constamment, voire systématiquement, répété par nos compatriotes. Ce qui est manifestement en jeu au premier chef dans la notion d’ensemble, c’est la relation d’appartenance. Or portons-nous foncièrement en nous ce sentiment d’appartenance envers un pays que nous traitons comme une terre de transit ? Notre rapport à l’habitat n’est-il pas dès lors problématique ? L’irrespect envers notre environnement qui nous a plongés dans le processus de suicide collectif résulte du fait que nous n’avons pas assez d’amour pour notre pays. Et cette tendance ne va pas s’inverser facilement. La différence aujourd’hui est que tout le monde se sent en danger dans un environnement aussi précaire : ce n’est donc pas la relation de l’appartenance qui nous pousse à nous mobiliser mais la peur du danger qui nous guette collectivement. J’espère que ces 150 organisations se rendront compte de cette différence fondamentale qu’elles devront considérer dans toute action à long terme. En effet, toute relation de l’homme avec l’environnement est directement liée à son rapport à Oïkos (du grec, « maison »), son habitat, son lieu, mais plus encore cet ensemble de biens et d’hommes rattachés à un même lieu d’habitation.
Sans un changement radical de mentalité, je vois difficilement comment prévenir le suicide collectif.
Ne pas réinventer la roue
J’ai aussi noté que dans le document « Appel à la mobilisation générale et totale contre les désastres et pour la protection de l’environnement », ces 150 organisations font 7 exigences principales au Gouvernement:
  • Que les organes du gouvernement, en particulier les ministères de l’Environnement, de l’Agriculture et des Ressources naturelles, le ministère des Travaux publics commencent à travailler de façon concertée pour la protection et la réhabilitation de l’environnement, la réalisation d’un cadastre et la mise en œuvre du plan d’aménagement du territoire;
  • Que le gouvernement adopte, sans délai, une politique de substitution au bois et au charbon de bois en mettant les gaz de pétrole liquéfiés (propane et butane) et le kérosène à la disposition de toutes les familles selon un prix compétitif, et qu’il mette en œuvre le décret de 1987 sur le bois-énergie;
  • Que le gouvernement de la République garantisse l’alimentation en eau potable, en adoptant les mesures appropriées pour gérer durablement les ressources naturelles, les forêts réservées, les parcs nationaux et les zones sous protection, lesquels sont considérés comme les châteaux d’eau du pays. Les pouvoirs publics doivent alors passer des contrats de gestion de ces aires protégées avec les collectivités territoriales et les acteurs non-étatiques sous la supervision méthodique d’une autorité désignée, par voie d’appel d’offres administré dans la transparence.

Je tiens encore une fois à souligner, voire à rassurer ces organisations, que ce travail a déjà été effectué dans le cadre du « Programme national de réhabilitation de l’environnement » et publié par le ministère de l’Économie et des Finances en 2006. Ce programme a coûté la bagatelle de 148.616.600 USD et comporte le Programme de substitution au charbon de bois et au bois de feu (SCB) et le Programme national de reboisement (PNR) qui adressent toutes les exigences de ces organisations. Il ne s’agit donc pas de réinventer la roue mais de faire pression pour exiger la mise en œuvre de ce Programme national de réhabilitation de l’environnement. Il faut que ces organisations prennent connaissance de ce Programme et en fassent leur nouvelle Bible. Il doit être divulgué et diffusé partout dans les deux langues officielles du pays. Il ne doit pas rester, comme tant d’autres études, dans un tiroir mais appliqué dès maintenant ! Deux autres points importants sont exigés par ces organisations :

  • Porter le gouvernement à arrêter l’exploitation anarchique des carrières de sable qui peuvent produire des catastrophes plus grandes que toutes celles que nous avons connues;
  • Porter le gouvernement et les mairies à appliquer les lois et à arrêter les constructions anarchiques pour que nous n’ayons plus à pleurer la mort de nos enfants comme à Nérette.

La réalisation du premier demandera bien plus qu’un document mais un engagement continu, voire des manifestations publiques d’envergure. On doit s’attaquer là non seulement au laxisme gouvernemental mais aussi à la mafia environnementale. Et la première question à laquelle doit répondre le gouvernement est la suivante : pourquoi cette exploitation n’a-telle pas été arrêtée et pourquoi le décret présidentiel ordonnant cet arrêt n’a-t-il pas été signé depuis un an ?Quant au second point, je doute qu’il puisse être réalisé par un Gouvernement reconnu pour son anarcho-populisme.

Les deux derniers points sont les suivants :

  • Porter les autorités et tous les secteurs de la société civile à se lancer en permanence et avec persévérance dans une campagne massive de sensibilisation et d’éducation pour la protection et la réhabilitation de l’environnement dans tous ses aspects. Les résultats de cette campagne et le changement de comportement permettront d’épargner beaucoup de capitaux et de vies humaines;
  • Réduire la dépendance alimentaire et contrôler les risques de famine grandissants par la modernisation de l’agriculture, en la rendant plus productive et mieux respectueuse de l’environnement.

La concrétisation de ces points, et des autres par ailleurs, ne pourra se réaliser que si ces organisations proposent une stratégie de mise en œuvre. Il ne faut plus se contenter d’exiger, car les autorités feront, comme à l’accoutumée, la sourde oreille. Il faut s’armer des outils pour obtenir gain de cause. Aujourd’hui, on ne peut plus se contenter d’être écologiste en Haïti : il faut devenir un activiste environnemental. Or cela demande beaucoup plus que des exigences au gouvernement. Cela commence par chacun de nous, par chaque entreprise, par chaque lobbying, etc. Cela va très loin et demande un autre article. Mais, entre-temps, ces organisations devraient réfléchir sur la citation suivante de Kafka : «Mettez la compréhension active en lieu et place de l’irritation réactive et vous dominerez les choses ».

Bon courage à tous !

Montréal, le 8 juin 2009

//L'article ci-dessus provient du lien suivant:
http://www.lematinhaiti.com/Article.asp?ID=18936
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(1) Alterpresse, Haïti : appel à la mobilisation générale et totale contre les désastres et pour la protection de l’environnement, le 8 juin 2009.
L'article d'Alterpresse est aussi accessible par le lien ci-après:

mardi 9 juin 2009

Haiti : Appel à la mobilisation générale et totale contre les désastres et pour la protection de l’environnement

Source: AlterPresse, 8 juin 2009

Document issu d’un atelier de travail réalisé à Port-au-Prince les 25 et 26 mai 2009 autour des problèmes écologiques en Haïti. Plus de 150 organisations ont pris part à cet atelier organisé par le Collectif National des Organisations de la Société Civile pour la Protection et la Réhabilitation de l’Environnement (CONAOS/ENVIRONNEMENT) et le Centre Pétion-Bolivar.
Tous les ans, nous assistons passivement à des catastrophes, les unes plus dévastatrices que les autres. Ces dernières années des milliers de nos compatriotes ont été emportés par les eaux en furie. Le pays entier est en train de s’effondrer sur ses enfants.

Alors que tout nous indique que notre environnement, par notre faute à nous et celle d’un Etat irresponsable, est devenu une bombe à retardement, que faisons-nous, nous, citoyens et citoyennes, qui sommes encore rescapés des catastrophes ? Le vieux Commandant Cousteau parlait déjà il y a 25 ans du désastre écologique en Haiti comme un génocide à action retardée. Nous rendons-nous compte que ce génocide est en cours et accepterons-nous d’être les bourreaux de nous-mêmes ?

Si l’environnement est par définition le lieu où l’on vit, le développement est ce que l’on fait à l’intérieur de cet espace pour améliorer ses conditions d’existence. On peut comprendre aisément pourquoi la réalité écologique est plurisectorielle et multidimensionnelle. C’est pour cela que l’environnement est un domaine transversal. Il devient donc urgent que les politiques environnementales soient intégrées dans toutes les politiques sectorielles.

En Haiti, tous les problèmes de l’environnement rural et urbain sont urgents, essentiels et prioritaires. D’un coté, on constate la déforestation, l’érosion, l’appauvrissement des sols, la perte de biodiversité, le tarissement des sources, le régime torrentiel des rivières, les inondations répétées, l’envasement des canaux d’irrigation et de drainage, le blanchiment des coraux, la désertification et l’utilisation inconsidérée des ressources naturelles. De l’autre coté, on note la pauvreté de masse, l’émigration, la multiplication des bidonvilles, la mauvaise gestion des déchets, les décharges sauvages, l’absence d’’égouts sanitaires, la divagation des eaux usées, les nuisances sonores et la transformation de nos principales villes en d’infectes cloaques . Et comme il n’y a pas de cloisonnement entre le premier coté et l’autre, la société haïtienne dans son ensemble doit s’alarmer et comprendre qu’elle est devant une situation exceptionnelle et de gravité explosive qui exige des mesures urgentes, vigoureuses, de grandes amplitudes et un changement de comportement radical de la population face à l’environnement.

D’un côté comme de l’autre, il s’agit de problèmes complexes dont les causes s’interpénètrent et dont les solutions peuvent se retrouver sur des chemins contradictoires. Il convient donc de trouver un fil conducteur qui lie tous ces phénomènes, lesquels peuvent néanmoins avoir des causes spécifiques notamment en termes de gestion et de mauvaise gouvernance, expliquant ainsi la grande vulnérabilité de la population vis- à-vis des catastrophes naturelles et autres. On peut alors dire que l’accroissement progressif de la population a augmenté en proportion les besoins primaires en énergie, en nourriture et en logement. Pour satisfaire de tels besoins, en l’absence d’innovation technologique et en présence d’un Etat prédateur, les paysans rarement aidés par les élites ont eu recours, pendant deux siècles, à bien des palliatifs qui ont fini par montrer leurs limites.

Dit autrement, les paysans ont dû, après les élites qui ont exploité les bois précieux jusqu’à l’épuisement des réserves, exploiter abusivement les terres forestières pour la conquête de terres arables et l’utilisation à outrance de bois et de charbon de bois notamment comme source de matière première et d’énergie. Aujourd’hui, il n’y a plus de forêt ou presque, la production du charbon de bois s’élève à plus de 400 000 tonnes par an, les pertes de sol sont estimés annuellement à plus de 40 000 TM., plus d’une centaine d’espèces animales et végétales sont respectivement menacées d’extinction ; la dernière grande inondation en date a causé la mort de plus de 2 000 personnes et occasionné la perte d’environ un milliard de dollars tandis que l’envasement des canaux d’irrigation et de drainage fait perdre au pays plus de 100 millions de dollars par an. Il n’est donc pas surprenant que tout le monde soit pauvre sauf une petite minorité, et que le taux de chômage de la population active tourne autour de 70 % tandis que le nombre d’habitants vivant avec moins de deux dollars par jour représente 80 % d’une population totale évaluée, depuis plusieurs années, à huit millions d’âmes.

L’assistanat international a montré ses limites. Il n’a fait que destructurer encore plus les institutions du pays sans apporter de solutions réelles et durables.
Un tableau aussi sombre invite à la réflexion et à l’action. C’est pourquoi l’ensemble de la communauté haïtienne de toutes les catégories et conditions sociales, de toutes les générations, de tous les secteurs et de toutes les confessions religieuses, est invitée à prendre part à la mobilisation totale contre le désastre, pour la protection et la réhabilitation de l’environnement. Cessons ensemble ce processus de suicide collectif dans lequel nous avons collectivement lancé notre pays.

Etant donné qu’on ne peut ni faire pousser les arbres en un jour, ni augmenter le débit des rivières en une semaine, ni faire disparaître les bidonvilles en un mois et encore moins donner du travail à tous en une année, compte tenu du fait que les choses immatérielles ne demandent qu’à être bien gérées et qu’en définitive tout va dépendre de l’homme, agent et bénéficiaire du développement durable, il importe de se fixer des priorités simples et claires afin de diminuer la pression sur les ressources ligneuses, garantir les services environnementaux particulièrement la fourniture d’eau potable et relancer la production agricole pour éviter la famine généralisée.
Fort de cela, les citoyens et citoyennes du pays se mobiliseront à travers les Organisations de la Société Civile pour :
  1. Exiger que les organes du gouvernement, en particulier les ministères de l’environnement, de l’agriculture et des ressources naturelles, le ministère des travaux publiques commencent à travailler de façon concertée pour la protection et la réhabilitation de l’environnement, la réalisation d’un cadastre et la mise en œuvre du plan d’aménagement du territoire.
  2. Exiger que le Gouvernement adopte, sans délai, une politique de substitution au bois et au charbon de bois en mettant les gaz de pétrole liquéfiés (propane et butane) et le kérosène à la disposition de toutes les familles selon un prix compétitif, et mette en œuvre le décret de 1987 sur le bois-énergie.
  3. Porter le Gouvernement de la République à garantir l’alimentation en eau potable, en adoptant les mesures appropriées pour gérer durablement les ressources naturelles, les forêts réservées, les parcs nationaux et les zones sous protection, lesquelles sont considérées comme les châteaux d’eau du pays. Les pouvoirs publics doivent alors passer des contrats de gestion de ces aires protégées avec les collectivités territoriales et les acteurs non-étatiques sous la supervision méthodique d’une autorité désignée, par voie d’appel d’offres administré dans la transparence.
  4. Porter le gouvernement à arrêter l’exploitation anarchique des carrières de sable qui peuvent produire des catastrophes plus grandes que toutes celles que nous avons connues.
  5. Porter le gouvernement et les mairies à appliquer les lois et à arrêter les constructions anarchiques pour que nous n’ayons plus à pleurer la mort de nos enfants comme à Nérettes.
  6. Porter les autorités et tous les secteurs de la société civile à se lancer dans une permanente campagne massive et persévérante de sensibilisation et d’éducation pour la protection et la réhabilitation de l’environnement dans tous ses aspects. Les résultats de cette campagne et le changement de comportement permettront d’épargner beaucoup de capitaux et de vies humaines.
  7. Réduire la dépendance alimentaire et contrôler les risques de famine grandissants, il est indiqué d’initier la modernisation de l’agriculture de manière qu’elle soit plus productive et mieux respectueuse de l’environnement.

Si chaque haïtien, même le plus démuni , aspire à la possession individuelle d’une maison et rêve qu’elle soit coquette et bien tenue , nous devons prendre conscience que la terre de ce pays est notre maison à tous, que nous nous devons de la préserver avant toute autre chose nous, citoyens et citoyennes du pays. Elle est notre patrimoine à tous sans lequel nous ne saurions avoir de maison individuelle ou familiale. Nous devons nous unir pour lancer à travers le pays une mobilisation générale et totale à long terme afin de sauvegarder le patrimoine environnemental unique et commun à tous et d’installer le pays sur la voie du développement durable.
VIVE LA MOBILISATION GENERALE ET TOTALE CONTRE LES DESASTRES, POUR LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT
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lundi 8 juin 2009

Le bateau coule !

Source: Le Matin, vendredi 5 juin 2009
Par Nancy Roc


La saison cyclonique vient de commencer. Elle pourrait être assez active et la formation des cyclones sur l’océan Atlantique devrait être supérieure par rapport à la moyenne des 50 ans (1951-2000) prise comme référence. C’est ce qu’ont annoncé deux membres de l’équipe de chercheurs en prévision cyclonique, Philip Klotzbach assisté par le réputé William Gray, du Département des Sciences de l’Atmosphère de l’Université du Colorado à Fort Collins, lorsqu’ils ont publié les premiers résultats de leurs prévisions pour la saison cyclonique 2009 sur l’ensemble du Bassin Atlantique.
Ces chercheurs prévoient 14 cyclones, 7 ouragans et 3 ouragans intenses. Haïti vient de connaître une saison de pluie déjà meurtrière et qui, une fois de plus, démontre tragiquement la vulnérabilité de notre environnement. Une douzaine de morts ont déjà été enregistrés et 1900 familles sont sinistrées. Les réfugiés environnementaux constituent un problème majeur auquel les autorités doivent trouver une solution. En témoigne la situation qui prévaut à l’entrée de la ville des Gonaïves ou encore à Passe Reine où les réfugiés environnementaux de 2008 croupissent encore sous des tentes déchirées, souvent sans eau potable. Face à la nouvelle saison cyclonique qui s’annonce, que peuvent-ils espérer des dirigeants du pays ? Resteront-ils définitivement dénués de tout recours ?
Une bombe à retardement
Suite au passage de la tempête Jeanne, International Crisis Group avait déjà prévenu que « le désastre écologique est une bombe à retardement qui doit être adressé pour prévenir une nouvelle instabilité ». Dans un récent rapport, daté du 28 avril écoulé, International Crisis Group précise que « les différents gouvernements qui se sont succédé ne se sont pas suffisamment impliqués pour résoudre la situation. En conséquence, en 2009, Haïti risque de faire face à un nouveau déclin économique et, possiblement, à une nouvelle déstabilisation politique aggravée par une crise financière internationale ». Pour ce groupe spécialisé dans la prévention des conflits, « même si cette problématique ne pourra être adressée que sur le long terme, des actions immédiates doivent être prises par le président René Préval et le Premier ministre, Mme Michèle Duvivier Pierre-Louis ». Ainsi, International Crisis Group fait les recommandations suivantes:
  • déclarer l’environnement comme priorité nationale et lier la réhabilitation environnementale et les mesures de prévention aux stratégies de développement économique telle que la stratégie de réduction de la pauvreté;
  • protéger les ressources forestières en encourageant des alternatives au charbon de bois, en taxant la vente et le transport du charbon et du bois et en investissant ces retours de taxes dans des programmes de réhabilitation environnementale;
  • investir davantage l’aide externe dans le développement rural pour ralentir l’exode vers les bidonvilles urbains, intensifier les projets de protection environnementale dans les bidonvilles tout en augmentant l’accès à l’eau potable et aux besoins sanitaires de base;
  • renforcer les institutions à mieux gérer l’environnement en établissant et en encourageant des structures de gouvernance locale en maintenant l’ordre communautaire et en appliquant la loi organique du ministère de l’Environnement; en éliminant les mesures ministérielles de recouvrement pour gérer les ressources naturelles et en assurant une meilleure coordination entre les ministères et la communauté internationale en créant un comité interministériel de l’environnement qui serait présidé par le Premier ministre.

International Crisis Group rappelle aussi les chiffres inquiétants liés aux désastres naturels de ces dernières années en Haïti. Entre 2001 et 2007, les catastrophes naturelles ont causé la mort de 18.441 personnes, en ont blessé 4.708 et créé 132.000 sansabri. Près de 6,4 millions d’Haïtiens sur 9,7 millions ont été affectés par ces désastres naturels et les dommages sont estimés à $ 4,6 milliards de dollars américains ! Les ouragans de 2008 ont tué 793 personnes, 310 ont disparu, 100.000 sans-abris et 112.000 maisons ont été endommagées ou détruites. Les dégâts sont estimés à $ 897 millions de dollars.

Rapports vs actions

Malgré tous les cris d’alarme lancés avant et après 1986, les autorités haïtiennes n’ont jamais mis en œuvre un projet de reboisement ni essayé de trouver une alternative au charbon de bois. Résultats : 70% des besoins énergétiques du pays dépendent encore du bois de feu et du charbon de bois, 30 millions d’arbres sont coupés annuellement, selon le bulletin du « Programme national de réhabilitation de l’environnement » publié par le ministère de l’Économie et des Finances en 2006.

Pour prévenir la catastrophe qui menace le pays et dont les signes avant-coureurs sont indéniables, le Programme de réhabilitation de l’environnement (Pre), d’un coût de 148, 616,600 USD, a été élaboré. Il s’étend sur une période de 5 ans et comporte deux volets complémentaires indissociables : le Programme de substitution au charbon de bois et au bois de feu (SCB) et le Programme national de reboisement (PNR). Le premier vise essentiellement à mettre à la disposition de 700.000 familles haïtiennes des énergies alternatives grâce notamment à la subvention des équipements de cuisson, la mise en place de micro centres de distribution de GPL sur l’ensemble du territoire national, la baisse du prix du GPL, le financement des équipements de cuisson pour 10.000 « machann manje kwit », la conversion des installations des boulangeries, distilleries et blanchisseries. Quant au PNR, il entend reboiser en cinq ans 5% du territoire national par la plantation de 140 millions d’arbres dans les zones montagneuses à fortes potentialités, bassins versants des principaux cours d’eaux du pays.

Selon le PNR, « la mise en œuvre d’un tel programme aura des incidences sur la balance des paiements, résultant notamment de l’augmentation progressive de l’importation de GPL (environ 554 millions USD sur 5 ans). Ce montant est toutefois nettement inférieur aux 1.6 milliards USD que coûte annuellement au pays la dégradation de son environnement et peut être compensé, à terme, par les revenus générés par le PNR. Les expériences antérieures, tant en matière d’énergie de substitution que de reboisement, d’aménagement de bassins versants et de conservation des sols en Haïti, indiquent que le PRE ne pourra atteindre ses objectifs que si le gouvernement et la société haïtienne s’engagent à en faire un programme d’État, non sujet aux aléas de la politique, s’il s’intègre dans un plan national de développement associé à un plan d’aménagement du territoire, et si un cadre institutionnel adéquat est mis en place ».

Cette étude date de novembre 2006 et hélas n’a pas reçu l’ombre d’une publicité ni d’un engagement de mise en œuvre par les organes de l’État. Elle vient donc s’ajouter à la multitude d’études effectuées à grand renfort de dollars ainsi qu’au Plan d’action pour l’environnement publié en 1999. Dix ans plus tard, ce plan d’action n’a toujours pas été mis en œuvre et la commission interministérielle sur l’environnement qui l’a créé n’existe plus. Haïti est un pays qui a fait l’objet de milliers d’études qui n’ont jamais eu de suite. Si tous ces financements étaient investis directement sur le terrain, le pays ne serait certainement pas dans cet état de délabrement total constituant un danger grandissant pour la population.

Combien de morts faudra-t-il enregistrer pour que nos politiciens se rendent compte que sans des actions urgentes en matière environnementale, Haïti ne fera que s’appauvrir ? Le bateau coule, Messieurs et Dames. Réveillez-vous !

Montréal, le 2 juin 2009.

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(1) International Crisis Group, Haiti: Saving the Environment, Preventing Instability and Conflict, Latin America/Caribbean Briefing N°20, 28 avril 2009.

(2) UTE – Programme National de Réhabilitation de l’Environnement, page 3
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http://www.lematinhaiti.com/Article.asp?ID=18829

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vendredi 5 juin 2009

PNUE/ 5 juin: Journée mondiale de l'environnement

Source: PNUE

La Journée mondiale de l'environnement, célébrée chaque année le 5 juin, nous concerne tous directement. C'est, pour les Nations Unies, l'un des principaux moyens pour susciter une plus grande prise de conscience envers l'environnement et promouvoir l'intérêt et l'action politique.


L'objectif est de :

  1. Donner un visage humain aux problèmes environnementaux;
  2. Amener les peuples à devenir les agents actifs du développement durable et équitable;
  3. Promouvoir la compréhension du fait que les communautés sont incontournables dans les changements d'attitudes en ce qui concerne les problèmes environnementaux;
  4. Défendre le partenariat qui assurera à toutes les nations et les peuples d'apprécier un futur plus sûr et plus prospère.

Le thème de la JME 2009 est "Votre planète a besoin de vous -UNis contre LE CHANGEMENT CLIMATIQUE ". Il reflète l'urgence pour les nations de s'entendre sur un nouvel accord à la réunion de Copenhague sur la convention sur les changements climatiques 180 jours plus tard, ainsi que les liens avec la lutte contre la pauvreté et l'amélioration de la gestion des forêts.

Cliquez sur le lien suivant pour en savoir davantage:

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http://www.unep.org/wed/2009/French/
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dimanche 19 avril 2009

Haïti/région des Gonaives: topographie des lieux

Cliquez sur le lien suivant pour accéder à l'image de la région des Gonaïves.
C'est impressionnant,... et inquiétant.
Il faut faire quelque chose, politiquement et techniquement pour protéger l'environnement et l'homme.

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http://jfjpm-genie-civil.blogspot.com/2009/04/haiti-topographie-de-la-region-des.html
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vendredi 17 avril 2009

HAÏTI EN PÉRIL (1ÈRE PARTIE) / Port-au-Prince : une bombe écologique

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Le bidonville de Jalousie à Pétion-Ville - Photo: Le Matin, 17 avril 2009
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Par Nancy Roc
Montréal, 7 avril 2009
À l’occasion de son anniversaire de son 102e anniversaire, Le Matin présente ce mois-ci deux cahiers spéciaux sur l’environnement, lesquels seront signés par notre collaboratrice Nancy Roc. Elle a séjourné en Haïti dans le cadre de son prix comme Lauréate de la Bourse Nord-Sud de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ). Elle en a profité pour visiter de nombreuses villes du pays. Selon Nancy Roc, « la plus grande menace qui pèse aujourd’hui sur Haïti est environnementale». Après avoir lancé plusieurs cris d’alarme sur les ondes lors de son passage, elle présentera, en exclusivité pour Le Matin, des reportages spéciaux sur Gonaïves, Pandiassou, Hinche, Port-au-Prince, Jérémie, Abricots, Marigot et Cabaret dans une série spéciale intitulée « Haïti en péril ». Le Matin est heureux de présenter, aujourd’hui, le premier cahier de sa collaboratrice sur l’environnement.
« Le problème de l’environnement est mon plus grand chagrin. Il se dégrade à vue d’œil à Port-au-Prince et même dans les provinces car la misère contribue aussi à sa dégradation.», dit John Chéry au volant de sa jeep secouée par les amas d’alluvions dans les rues de Port-au-Prince, la capitale d’Haïti. Quinquagénaire, ce chroniqueur sportif s’est transformé depuis 18 mois en chroniqueur environnemental pour la plus ancienne station de radio privée d’Haïti : Radio Métropole. Sa rubrique quotidienne, « À travers les rues de la capitale », est très prisée et suivie par les autorités du pays. Levé dès 4h du matin, il parcourt les rues de Port-au-Prince pour un compte-rendu radiophonique très attendu, surtout en saison des pluies. Ce matin là, le 3 mars, des éboulements, des arbres arrachés, des tonnes d’alluvions entravent la circulation. La veille, une averse de 45 minutes a provoqué des dégâts considérables. Or la saison pluvieuse commence en avril. « On crie à la catastrophe quand elle arrive mais on ne fait rien pour la prévenir et je crains déjà la prochaine saison cyclonique », ajoute John.
Le survol de Port-au-Prince montre que ses craintes sont justifiées. La capitale haïtienne est une gigantesque toile de bidonvilles juchés sur des pentes montagneuses ou érigés au fond des ravins. Avant de construire, on coupe les arbres pour permettre au béton de régner en maître. Selon les chiffres de la Banque mondiale, Portau-Prince consommerait annuellement autour de 250.000 tonnes de charbon de bois traditionnel; ce qui entrainerait la coupe de 2,5 millions de tonnes d'arbres vivants et reproductifs sur tout le territoire d`Haïti. Sans politique de logement ni plan d’urbanisation, les autorités du pays laissent la population s’installer n’importe où, à n’importe quel prix. Résultat : à la moindre pluie, inondations et glissements de terrain entraî nent l’effondrement de nombreuses constructions anarchiques et des pertes en vies humaines. Les zones dites protégées n’y échappent pas. Ainsi, le versant sud du Morne Garnier, dernière réserve « protégée» de la capitale, a été rasé autant par des squatteurs que par des spoliateurs des propriétés privées et publiques. Un communiqué daté du 12 mars et signé par trois ministres, ceux de la Justice, de l’Environnement et de l’Intérieur, témoigne aussi de l’ampleur du problème. Selon ce communiqué, des notaires, arpenteurs, juges de paix, policiers, agents de la Direction générale des Impôts et des Collectivités territoriales participent à l’occupation illégale de propriétés publiques et privées bâties ou non bâties. Une grande mafia qui, dans un État failli, étend ses tentacules mortifères du Morne Garnier, au Morne l’Hôpital, au bidonville de Jalousie et aux carrières de sable de Laboule dans les hauteurs de Port-au-Prince.
Cette mafia est-elle sous les feux de la rampe ? C’est la question que se posent beaucoup d’Haïtiens, sceptiques, depuis le 27 mars. En effet, ce jour-là, l’État haïtien a commencé une opération de démolition de certaines propriétés située à l’est du Morne Garnier. « C’est une opération de démolition. L’État (,) a décidé de libérer cet espace stratégique de 2.000 hectares déclaré d’utilité publique depuis 1939 », confie l’ingénieur Ludner Remarais, directeur départemental de l’Ouest au ministère de l’Environnement et chef de l’opération. Il informe que le Morne Garnier sera confié au ministère de l’Environnement pour l’aménagement d’un parc naturel. Spoliateurs et squatteurs ont jusqu’au 8 avril pour vider les lieux mais les habitants de la capitale attendent de voir si cette opération ne versera pas, comme tant d’autres, dans la démagogie politique qui a conduit le pays au bord du gouffre.
L’explosion démographique, les constructions anarchiques et la dégradation de l’environnement rendent Haïti très vulnérable aux catastrophes naturelles. Et comme si cela ne suffisait pas, les prédictions de l’ingénieur Claude Prépetit, pour Haïti et Port-au-Prince en particulier, frisent l’apocalypse. Lors d’une présentation, le 26 mars dans un grand hôtel de la capitale, ce géologue a précisé qu’Haïti a déjà été victime d’un tremblement de terre destructeur au XVIe siècle. « On doit s’attendre à ce qu’il se reproduise dans le futur et à n’importe quel moment. De même qu’il y avait eu de grands dégâts à l’époque, on doit s’attendre au pire aujourd’hui en raison de notre condition environnementale alarmante », affirme-t-il en évoquant la possibilité que Port-au-Prince ou le Cap-Haïtien, deuxième ville du pays située dans le nord (d’Haïti), soient secouées par un séisme de 7,7 sur l’échelle de Richter. Haïti est traversé par deux failles. L’une au sud, partant de Pétion-Ville jusqu’à Tiburon et l’autre au nord allant de Cuba à la République dominicaine. Photos de gigantesques bidonvilles à l’appui, il a démontré l’extrême vulnérabilité de Port-au-Prince, devant un public frissonnant de peur : « Si nous n’arrêtons pas ces constructions, nous risquons de voir Port-au-Prince se transformer en un vaste cimetière », souligne-t-il. «Port-au-Prince peut être frappée à n’importe quel moment par un séisme ou un tsunami et dans l’état actuel de la capitale, nous ne pourrons même pas acheminer les secours nécessaires aux milliers de victimes », prévient-il.
Port-au-Prince est aujourd’hui une véritable bombe écologique. Pour le professeur Carlo Prévil, du Département de géographie de l’Université du Québec à Montréal, « il n’y a pas de vision, ni de plan ou stratégie environnementale en Haïti. Or, sans mesures structurelles, on criera toujours au feu ». Devant la complexité de l’absence de gestion environnementale en Haïti et à Port-au-Prince en particulier, et de ses conséquences, toute personne avisée en matière d’environnement ne peut que se remémorer cette citation du général Douglas MacArthur : « L’histoire des guerres perdues peut se résumer en deux mots : trop tard. Trop tard, pour comprendre les desseins mortels d’un ennemi en puissance ; trop tard, pour s’apercevoir du redoutable danger ; trop tard, pour se préparer ; trop tard, pour unir toutes les forces de résistance possibles ; trop tard pour rallier ses amis ».
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N.B : ce reportage a été rendu possible grâce à une Bourse Nord-Sud attribuée par la Fédération professionnelle des journalistes du Québec et financée par l’Agence canadienne de développement international (ACDI). Il a été publié sur Gaïapresse.ca:
//Gaïapresse, 15 avril 2009
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//La version postée ci-dessus provient du lien ci-dessous (journal Le Matin du 17 avril 2009):
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mardi 14 avril 2009

RECHO MIRAK , ACTIONS A ENTREPRENDRE

Mise à jour du 1er avril 2009
Par Gérard Tassy, ing.
Société pour le Reboisement d’Haïti(SRH)

I.- Introduction :

Tel que prévu, la journée de sensibilisation sur l'environnement organisée par Vision Citadelle, a eu lieu le samedi 21 mars 2009. Cette journée fut une grande réussite, très bien organisée, une assistance nombreuse et très intéressée. BRAVO.
Suite à la conférence sur le Recho Mirak, durant la période des questions, certaines personnes ont mentionné l'usage du kérosène, du GPL(Gaz de Pétrole Liquéfié), du four solaire pour arrêter le déboisement. Ce sont de très bonnes interventions et rien n'empêche l'usage du kérosène, du GPL, du four solaire. D'autant plus, un document daté de novembre 2006 et intitulé: "Programme de Réhabilitation de l'Environnement(PRE) propose le GPL comme alternative. Mais, comme d'habitude, faute de ressources financières, le PRE est classé et oublié dans les tiroirs. Dans ce cas, le Recho Mirak est un pas pour diminuer de 40% la quantité de charbon de bois, donc c'est mieux que rien...

II.- Actions à entreprendre:
  1. Acheter le recho mirak pour supporter et encourager les artisanshaïtiens et le Coopérative MIRAK.
  2. Projet pour subventionner le recho mirak en vue de d'augmenter laproduction et de diminuer le prix de vente.
  3. Mise en place d'une structure pour permettre aux personnes de ladiaspora haïtienne d'acheter le recho mirak pour leurs parents et/ou amis qui sont en haïti.
  4. Vision Citadelle compte faire la coordination de ce produit entre le Canadaet Haïti.

Pour entreprendre les actions mentionnées ci-dessus, considérons les modalités d'achat, c'est-à-dire les point 2 et 3:
- Le point no. 2, section préparation de projet: Vision Citadelle, Coopérative MIRAK, Ingénieur Bétonus Pierre, Consultant.


III.- Actions entreprises, 1er avril 2009, voir les points 1 et 2:

Point 1.-

Rencontre en Haïti: Tel que prévu, le mercredi 1er avril 2009, l’Ing.-Agr. Eddy Saint-Gilles, coordonnateur technique en Haïti de Vision Citadelle, a rencontré l’Ing. Bétonus Pierre, Consultant. Un compte rendu de la rencontre a été fait et envoyé à Vision Citadelle-Canada.

Compte rendu de la réunion organisée, en Haïti, le mercredi 1er avril 2009 :

J'ai rencontré finalement ce matin Ingénieur Pierre Bétonus à la suite d'un contact téléphonique. Les échanges ont été très intéressants.
Il y a plusieurs acteurs qui peuvent s'impliquer dans le projet "Recho Mirak" qu'on veut élaborer:
-Financeurs: Banque Mondiale (finance déjà un projet de ce genre), ACDI (appui supplémentaire);
-Mise en oeuvre: Coopérative MIRAK déjà existante.
-Suivi-évaluation: Vision Citadelle Haiti (recherche de fonds auprès de l'ACDI)
-Etc…

D'après l'ing. Pierre, il nous faudrait une subvention de 2 dollars US par recho pour concurrencer le recho traditionnel, sans oublier les frais de gestion pour payer un ou deux personnes techniques, pour l'acquisition d'un véhicule tout terrain devant assurer le transport. Mais l'idéal ce serait de subventionner à 3 Dollars US le recho mirak pour que ce soit fait sans grande difficulté.

Ing. Bétonus dans les jours à venir produira les grandes lignes de l'idée de projet.

Comme infos supplémentaires:
-le recho mirak se vend actuellement à 150 gdes
-le recho traditionnel se vend à 75 gdes

J'attends votre réponse en terme de proposition, suggestion,... afin de faire progresser le dossier le plus rapidement possible.

Eddy SAINT-GILLES, Ing.-Agr
Environnementaliste
Vision Citadelle Haiti
Tél: 38022180/ 34360794
eddysaintgilles@yahoo.fr

Note: Pour donner suite, Joseph-Maurice Chavannes, président de Vision Citadelle-Canada, prévoit aller en Haïti, vers la mi-avril 2009, entre autres, pour rencontrer les responsables du Recho Mirak, en vue de définir les modalités et les conditions du projet.


Point 2.-

Vision Citadelle a fait des démarches pour avoir le formulaire du FSV(Fonds du Secteur Volontaire de l’ACDI (Agence Canadienne de Développement International).
Ce document du FSV est envoyé aux personnes concernées. Voir attach. FSV lignes directrices et formulaire. Prendre connaissance du document du FSV en vue de la préparation du projet.


Point 3 .-

Achat du recho mirak par les personnes de la diasporahaïtienne pour leurs parents et/ou amis qui habitent en Haïti.Au Canada, pour commencer le point no. 3, au préalable, il faut deux réponses d'Haïti:Réponse no. 1.- Le prix de vente et les frais de livraison définitifs du recho mirak. Voir compte rendu de la réunion organisée en Haïti le 1er avril 2009.Réponse no. 2.- Les coordonnées en Haïti pour l'envoi de l'argent pour l'achat et la livraison du recho mirak.( en attente.) Vision Citadelle-Canada étant l'organisme responsable doit avoir les coordonnées complètes en Haïti de la Coopérative MIRAK y compris les modalités pour transférer les montants d'argent pour l'achat et la livraison du recho mirak.

Tous les commentaires et suggestions sont bien venus.

Le bois, ressource renouvelable - La conservation et l’efficacité énergétiques

Par Gérard Tassy, ing.
Société pour le Reboisement d’Haïti (SRH) (*)
28 mars 2009



Le bois est une ressource renouvelable. Par conséquent, le bois est une énergie renouvelable. De plus, en appliquant les mesures de la conservation et de l'efficacité énergétiques pour éliminer le gaspillage du bois, c’est possible de maintenir la couverture végétale d’Haïti à un niveau acceptable:
  1. Intensifier la plantation des arbres et prendre des mesures pour éviter le gaspillage de cette ressource renouvelable qui est une richesse pour Haïti. Entre autres, dans certaines régions, identifier et réserver les parcelles de terre pour développer des forêts énergétiques, en plantant des arbres appropriés à un marché pour la production du charbon de bois et du bois de feu.

    Actions à entreprendre: Faire un inventaire des projets existants et prendre des dispositions pour renforcer et pour développer ces projets.
  2. Produire en grande quantité le réchaud amélioré, appelé en Haïti recho mirak, qui utilise 40% moins de charbon de bois.

    Actions à entreprendre: Voir Recho Mirak, actions à entreprendre (cliquez sur le lien donné à la fin du texte.) (**)
  3. Recycler les déchets(carton, papier, etc...) dans la fabrication des briquettes et des buchettes de charbon pour le Recho Mirak, les boulangeries, les nettoyeurs et autres. Actuellement en Haïti, il y a une petite entreprise Biomasse-Haïti qui en fabrique.

    Actions à entreprendre: Renforcer et développer les réalisations de Biomasse-Haïti et autres réalisations existantes.
  4. Rénover et bien faire l’isolation des fours de combustion des boulangeries, des nettoyeurs et autres pour éviter des pertes de chaleur. En procédant de cette façon, c'est possible de diminuer la consommation du bois de feu de 50%.

    Actions à entreprendre: Par région ou bien par secteur, faire un inventaire des fours de combustions des boulangeries, des nettoyeurs et autres pour déterminer les besoins en rénovation et en isolation en vue de préparer un programme.
  5. Repenser la conception du vieux four de fabrication de charbon de bois pour diminuer le volume de bois utilisé pour faire du charbon de bois. Avec ce vieux four(utilisé depuis des siècles), il faut cinq mètres cubes de bois pour fabriquer un mètre cube de charbon de bois. Tout un gaspillage de bois! En repensant la conception de ce vieux four séculaire, c'est possible de diminuer le volume du bois nécessaire pour produire un mètre cube de charbon de bois.

    Actions à entreprendre: Contacter le Bureau des Mines et de l’Energie d’Haïti (BME) pour vérifier s’il existe des études faites à ce sujet. Aussi contacter autres sources...

  6. Autre source de gaspillage de bois, c'est l'usage du bois et du bambou dans les échafaudages et dans les étaiements dans la construction des maisons et autres. Remplacer le bois et le bambou par des échafaudages et des étaiements en fer ou en acier qui peuvent être utilisés plusieurs fois et qui vont durer très longtemps. En très petite quantité, certaines personnes et entreprises font usage des échafaudages et des étaiements en fer, mais le nombre est très peu.

    Actions à entreprendre: Prendre des mesures incitatives pour encourager les personnes et les entreprises à augmenter l’usage des échafaudages et des étaiements en fer ou bien en acier.
    Tant de choses simples, disponibles localement, à mettre en application, avant de penser à investir massivement dans d’autres sources d’énergies qu’il faut importer à des coûts évalués en devises: en millions de dollars $ US... Et, si depuis longtemps, on avait mis en application les 6 points ci-dessus, la forêt d'Haïti ne serait pas dégradée à un niveau inférieur à 2%...! A mon avis, le problème ce n'est pas le charbon de bois et le bois de feu, le problème c'est le gaspillage du charbon de bois, du bois de feu et du bois. En d'autres termes, c'est la mauvaise façon d'utiliser le bois qui a détruit la forêt d'Haïti...!

_________

(*)

SOCIÉTÉ POUR LE REBOISEMENT D’HAÏTI (SRH)
Organisme fondé en 1987
400 rue Saint-Charles Est, Longueuil Québec Canada J4H 1B4

(**)

http://jfjpm-env.blogspot.com/2009/04/recho-mirak-actions-entreprendre.html

mardi 7 avril 2009

Pétion-ville, le big boum … «poum» !

Par Lionel Duvalsaint, ing.
Professeur, Faculté des Sciences, UEH
lion_duv2001@yahoo.com
Mai 2008, Le Nouvelliste
Avril 2009, Le Coin de Pierre - Environnement



Pétion-Ville a connu ces dernières années un essor considérable. Les expériences traumatisantes vécues au bas de la ville de Port-au-Prince peuvent expliquer, entre autres, cette forte migration. Des commerçants du secteur formel et informel s’entassent dans cet espace certainement non conçu pour les accueillir. Et dans cette aire où se développe ce « big boum », on commence déjà à respirer l’air d’un gros « poum », et pour causes.

Considérons d’abord les alentours de la ville. Les constructions (toutes dimensions confondues) érigées en ces lieux, de manière anarchique, l’ont systématiquement prise en otage. Elles défient souvent toutes les règles de l’urbanisme, de l’équilibre statique, de l’architecture et du génie civil. Situées généralement aux abords des voies d’eau : ravines et thalwegs, elles déversent tout naturellement leurs déchets dans ces coursiers. Les matières évacuées sont biodégradables (fèces, déchets alimentaires, haillons, etc.) ou non (bouteilles et sachets en plastic, produits métalliques, rejets provenant des garages, etc.).

Les premières, broyées par les galets lors des averses, s’infiltrent dans le sol et finissent par retrouver les nappes aquifères pour nous donner un fameux cocktail aux coliformes. La CAMEP peut nous en dire long des sources Cerisier- Plaisance qui alimentent le réservoir de Bourdon.
Les autres, charriées par les eaux furibondes, traversent les frontières de leur juridiction pour s’étaler sur la voie publique ou se retrouver dans les exutoires des ravines, rejoindre le littoral et …la haute mer.

Il est important de signaler ce torrent qui aboutit directement à Pétion-Ville via la Route de Kenskoff, en provenance du Morne Calvaire. Il reçoit dans son chenal des déchets humains et domestiques qui envahissent la ville, à l’aval, à la moindre averse. Ces produits souillés sont en partie responsables de certaines odeurs nauséabondes localisées et surtout des épidémies qui s’abattent sur cette localité, de manière saisonnière.

A l’entrée principale de la ville, dans les environs du Morne Lazare, un fort relent d’acétone n’étonne personne.

Les ravines aboutissant à Tête-de-l’Eau, dont les lits s’étirent vers l’amont sur plusieurs kilomètres, contribuent également aux dégagements d’odeurs désagréables dans la Cité de Pétion. Leur prolongement la traverse entièrement dans le sens Sud-Nord et constitue le lieu privilégié d’évacuation d’ordures de toutes sortes. Les flaques dont elles sont parsemées donnent lieu à de véritables bouillons de culture. De plus, elles peuvent, en cas de pluies exceptionnelles récurrentes, inonder la ville en empruntant tout naturellement la Rue Grégoire. La ville semble avoir déjà vécu cette situation dans le passé.

A l’intérieur du périmètre défini pour l’évolution de la ville elle-même, on observe depuis quelques années une occupation/modification fébrile de l’espace urbain (constructions nouvelles, petit commerce sur les trottoirs, remodelage). Pétion-Ville n’est plus résidentielle. Elle s’est vue transformée en un véritable centre commercial et les infrastructures mises en place depuis sa création sont devenues obsolètes, en particulier le système d’évacuation des eaux pluviales et domestiques.

Actuellement, des bâtisses conçues pour être des résidences unifamiliales sont remodelées pour être occupées par des bureaux, institutions bancaires ou commerciales, des restaurants, avec une plus forte sollicitation de leurs installations sanitaires. Les fosses septiques n’étant pas calibrées pour ces taux de fréquentation élevés, débordent et, bien sûr, dégagent des odeurs dans la ville.

La situation se retrouve aggravée par le fait que Pétion-Ville soit érigée sur un conglomérat, mélange géologique donnant lieu à un matériau compact de capacité filtrante très faible. Les lits filtrants et puisards éventuels mis en place en vue d’assurer l’épandage des eaux vannes et autres, arrivent bien vite à être saturés.

Quant aux constructions nouvelles, des édifices généralement à plusieurs étages, donc à fort taux d’occupation projeté, il ne semble pas évident que des dispositions soient prises en vue d’une évacuation rationnelle des eaux noires et grises puisque déjà des problèmes de cette nature se posent à certaines d’entre elles.

Une autre source évidente de dégagements d’odeurs désagréables est constituée par le Marché de Pétion-Ville (l’ancien) que la Mairie essaie de relocaliser de façon définitive. Toutes considérations étant mises à part en ce qui concerne les ordures générées et leurs incidences odoriférantes, il est à retenir que dans tout espace où de fortes concentrations humaines sont prévues, des installations sanitaires doivent être rendues disponibles afin de permettre à ces gens de satisfaire leurs besoins naturels. Autrement, les résultats peuvent être catastrophiques.

On ne doit pas oublier que les odeurs peuvent être des vecteurs de maladies. En effet, les molécules odorantes, transportées par l’air, atteignent la cavité pulmonaire et la muqueuse olfactive via le nez (voie nasale) ou la bouche (voie rétro nasale) et, après avoir traversé une couche de mucus, elles viennent se lier sur les neurones olfactifs. On conçoit aisément que lorsque ces molécules sont souillées, elles communiquent au corps qui les absorbe leurs particules pathogènes. De telles particules, responsables d’épidémies saisonnières, n’épargnent pas non plus les individus souffrant du syndrome de Kallmann résultant d’un défaut de développement embryonnaire du système olfactif et des neurones y relatifs.

Ainsi, des dispositions plus qu’urgentes doivent être prises afin de résoudre les problèmes de développement anarchique de la périphérie pétion-villoise. Elles font appel à une volonté politique affirmée qui déboucherait sur une planification ordonnée et intelligente du déplacement des familles occupant les espaces jadis réservés.

En ce qui concerne la ville, son système d’évacuation des eaux usées est à repenser en vue de l’adapter aux réalités du moment et aux projections ultérieures. Il sera conçu de façon à permettre aux différentes bâtisses de s’y brancher. Une station d’épuration recevra ces eaux souillées en vue de leur traitement avant toute évacuation finale via des champs d’épandage, les coursiers existants ou leur utilisation à d’autres fins, une fois traitées.

En attendant les schémas directeurs d’aménagement et le Code de Construction des Bâtiments en Haïti, la Mairie devra requérir, entre autres, pour toute nouvelle bâtisse ou tout réaménagement de locaux existants à des fins d’usage commercial, une appréciation d’impact environnemental. Ainsi, en plus de cadres pouvant se prononcer sur les aspects structurels et architecturaux de ces constructions, elle devra disposer de ressources humaines valables pouvant évaluer ces propositions et formuler, le cas échéant, des recommandations plus idoines.

lundi 30 mars 2009

Québec met 8% du territoire à l'abri de l'exploitation

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Photo: Gouvernement du Québec/ Développement durable

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Par Martin Croteau, La Presse 30 mars 2009

Le gouvernement Charest s'est attiré les éloges des écologistes, hier, lorsqu'il a atteint son objectif de mettre 8% du territoire du Québec à l'abri de l'exploitation. Le premier ministre a annoncé hier la création de 14 aires protégées dont la superficie équivaut à 33 fois l'île de Montréal.

Avec ces nouvelles «réserves de biodiversité», 135 326 km2 sont désormais considérés comme des zones protégées. C'est 8,12% de la province, un territoire aussi grand que le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et l'Île-du-Prince-Édouard réunis.

Le gouvernement remplit donc un engagement qu'il avait pris lors de son élection en 2003. À cette époque, moins de 1% du territoire du Québec était à l'abri de l'industrie forestière, de l'exploitation minière et des barrages hydroélectriques.

«Ça a pris 100 ans pour arriver à moins de 1% et ça a pris sept ans pour arriver à 8%», a déclaré Jean Charest au parc national du Mont-Saint-Bruno.



Les nouvelles aires protégées sont surtout concentrées dans le nord du Québec. Elles comprennent notamment une réserve de près de 2000 km2 autour du Fjord-Tursukattaq, et une autre de 3300 km3 au Lac-Sérigny, près du réservoir de Caniapiscau.



Objectif: 12%



Le gouvernement n'entend pas s'arrêter là. Il se donne jusqu'en 2015 pour augmenter la superficie protégée à 12% du territoire de la province.
Jean Charest prévient toutefois que la tâche deviendra ardue dans les années à venir. Il souhaite protéger des territoires dans les zones du sud de la province, où habite la vaste majorité des Québécois.



«On aura cueilli les fruits les plus mûrs en premier, explique-t-il. C'est ce qui nous permet d'arriver où l'on en est. Forcément, quand on arrive à la fin des 12%, on va arriver à des zones plus habitées, plus exploitées, et ça devient plus lourd comme démarche.»



Les écologistes ont salué l'annonce du premier ministre. Même si la province protège moins de territoires que l'Alaska (35%) et la Californie (16%), elle obtient l'un des meilleurs scores au Canada avec l'Ontario, selon Matthew Jacobson, de l'institut de recherche PEW aux États-Unis.
«Le Québec est en voie de devenir un leader mondial en fait de conservation», a même lancé le chercheur, joint au Massachusetts.



Mais les écologistes entendent maintenir la pression sur le gouvernement Charest afin qu'il garde intacts ses objectifs de protection du territoire. Marie-Ève Marchand, de la Société pour la nature et les parcs, estime d'ailleurs qu'il faudra aller bien au-delà de ces objectifs pour bien protéger les nombreux écosystèmes de la province.



«Huit pour cent ne sera jamais assez, 12% ne sera jamais assez», a-t-elle affirmé, tout en applaudissant les efforts déployés jusqu'ici.

RÉSERVE DE BIODIVERSITÉ PROJETÉE


1 du Fjord-Tursukattaq 1 959,8 km2
2 de Kangiqsujuaq 889,4 km2
3 de la Rivière-Vachon 2 532,7 km2
4 de Quaqtaq-Kangirsuk 1 380,8 km2
5 de l'Estuaire-des-Rivières-Koktac-et-Nauberakvik 1 323,0 km22
6 des Drumlins-du-Lac-Viennaux 701,4 km2
10 de la Rivière-Delay 2 889,5 km2
11 du Lac-Sérigny 3 259,9 km2
12 Hirondelle 322,0 km2
13 du Domaine-La-Vérendrye 260,6 km2
14 de la Station-de-biologie-des-Laurentides 29,6 km2
15 de Grandes-Piles 36,3 km2



RÉSERVE ÉCOLOGIQUE PROJETÉE


16 de la Tourbière-de-Shannon 1,65 km2
17 du Mont-Gosford 3,06 km2



RÉSERVE DE TERRITOIRE POUR FIN D'AIRE PROTÉGÉE


7 de la Rivière-Marralik 504,2 km2
8 du Lac-Jeannin 1 290,4 km2
9 de la Rivière-George 663,7 km2 (agrandissement)

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http://www.cyberpresse.ca/environnement/politique-verte/200903/30/01-841494-quebec-met-8-du-territoire-a-labri-de-lexploitation.php?utm_source=bulletinCBP&utm_medium=email&utm_campaign=retention

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Aires protégées du Québec

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http://www.cyberpresse.ca/divers/aires-protegees-quebec/200903/30/01-841488-les-aires-protegees-au-quebec.php

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Photo: Gouvernement du Québec, aires protégées du Québec

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mercredi 25 mars 2009

Le site Web de l'agronome Michel William

Haïti /Terrain en Préparation, Photo: Agren-com
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Amies et amis internautes,
Voici un site Web qui ne manquera pas de vous intéresser:
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Son administrateur, l'agronome Michel William, me semble hyperdynamique.
Il a de bonnes idées et il mérite d'être écouté.
Il a fait une sévère critique du rapport Collier.
Il rejette catégoriquement ce rapport.
Il conclut sa critique en traçant les grandes lignes du changement véritable en Haïti:
«Plus que jamais le cap du changement haïtien devra passer par la mise en place des collectivités locales avec les prérogatives constitutionnelles qui y sont liées.»
« Le cap du changement devra passer par la gestion des bassins versants du pays en fonction des critères de production, de potentialités immédiates des ressources naturelles et de protection de la population.»
«Le cap du changement d’Haïti devra passer par une politique de crédit qui doit lancer la production et la consommation.»
«Le cap du changement doit passer par le retrait prouvé de l’international de la gestion politique et économique du pays.»
«Le corollaire logique de toutes ces politiques est l’arrivée d’un pouvoir haïtien réel qui soit capable de prendre les destinées du pays sans interférence de l’étranger et qui soit capable de créer des millions d’emplois à travers des plans de protection et de valorisation de nos bassins versants.»
«La finalité de ces politiques doit être tournée vers la sécurité alimentaire qui elle-même doit se référer aux deux critères « disponibilité et accessibilité » non liés á la mondialisation dans un pays qui ne produit pas assez.»

dimanche 22 mars 2009

Le cycle infernal des déchets de Jacmel

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Jacmel / Rivière La Gosseline / Un camion à ordures jette son chargement directement dans la rivière.
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Jacmel/ Les ordures finissent à la mer qui les ramène sur les plages.
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Par Valescot Wilbert
et Junior Printemps
Le touriste qui visite Jacmel repart en général enchanté de son séjour dans la capitale du Sud-Est. Vieilles maisons au charme désuet, rues calmes et étroites de la basse ville, bons restaurants, boutiques remplies d'artisanat local, entrepôts d'une autre époque, tout est un plaisir pour l'oeil. À l'exception du rivage, naguère magnifique mais qui, vu de près, fait plus penser à un dépotoir à ciel ouvert qu'à une plage.
Pas étonnant que les touristes ne se bousculent plus à Kongo Plaj, qui sépare les flots bleus de la baie du centre-ville. D'aussi loin que le regard porte, ce ne sont plus que bouteilles de plastique, vieux souliers rejetés par la mer, troncs d'arbre délavés, morceaux de filet, assiettes de polystyrène, etc. « Il y a 30 ans, Jacmel était beaucoup plus propre, confirme Madame Moreau, propriétaire d'une boutique d'artisanat fréquentée par les touristes, rue du Commerce. Vous n'avez qu'à regarder Kongo Plaj pour comprendre pourquoi la ville reçoit de moins en moins de touristes... »
Madame Adrienne, une petite marchande de poisson en train de nettoyer un thazar - une espèce jadis commune dans la baie de Jacmel - est d'accord. « Il y a tellement de fatras que même les poissons s'en vont ailleurs, ajoute-t-elle. Les pêcheurs sont obligés d'aller en haute mer au risque de leur vie !»
Mais d'où viennent toutes ces ordures qui défigurent le bord-de-mer de la capitale touristique du Sud-Est, sinon d'Haïti ?
«Tous les Jacméliens sont responsables du piètre état de leur environnement, dit un jeune homme venu quérir de l'eau à Ti Sous, à un jet de pierre de l'hôpital Saint-Michel. Les gens ont pris la mauvaise habitude de jeter leurs ordures un peu partout... Même le camion d'ordures de la mairie déverse quotidiennement son chargement le long de La Gosseline, derrière le quartier ''nan Rakèt'' !»
À chaque pluie, la rivière emporte les ordures jusqu'à la mer qui, à son tour, en refoule une bonne partie sur la grève... Un cycle proprement infernal sur lequel les autorités ferment encore trop souvent les yeux. «Je n'ai pas le temps pour ça maintenant, dit Edo Zénny, le maire de la cité d'Alcibiade Pommayrac. Venez me voir quand le carnaval sera terminé. »
Heureusement, certains élus municipaux prennent le problème au sérieux. Ronald Andris, maire adjoint de Jacmel, reconnaît que la situation est préoccupante près de la rivière. «Cependant, la mairie ne jette plus d'ordures dans la rivière, comme c'était le cas autrefois, affirme-t-il. Nous les jetons actuellement dans un site provisoire situé à Bwabèf, une localité de Lamandou, en attendant de pouvoir disposer d'un site permanent à Monchil, à l'entrée de Jacmel. »
«On cherche vraiment à améliorer la situation parce qu'on sait qu'une ville touristique doit être propre, ajoute Andris Ronald. Depuis que le site Bwabèf existe, on défend expressément à la population de jeter ses ordures près de la rivière, afin que Kongo Plaj reste propre. Nous sommes déterminés à prendre toutes les mesures nécessaires afin que les ordonnances de la mairie soient respectées ! »
En attendant, les riverains de La Gosseline - particulièrement ceux habitant la zone où le camion de la mairie déverse ses ordures - continuent de souffrir. «Les enfants ont toutes sortes de problèmes de santé, confirme une mère de famille d'une quarantaine d'années, en train de faire la lessive dans la rivière jonchée de fatras. Ils ont des éruptions cutanées, de la grattelle, des diarrhées, etc. On fait parfois des combites de nettoyage, mais, comme les gens continuent à jeter leurs ordures en amont, tout est constamment à refaire...»
Un simple regard sur la zone permet de mesurer toute l'étendue du problème. Entre les tas d'ordures fumantes où fouillent quelques cochons, des bambins se faufilent, pieds nus, la morve au nez. Un homme urine près de la source, où quelques femmes tirent de l'eau. Les genoux sur les galets, une vielle femme lave une chemise dans la rivière, pestant contre les déchets plastiques que le courant emporte. L'eau opaque de La Gosseline a une couleur rougeâtre, due à l'érosion des hautes terres et à l'exploitation du gravier à même le lit de la rivière, où ne coule qu'un mince filet d'eau en cette saison.
Certains Jacméliens refusent de baisser les bras. C'est le cas de Bazelais Onel, artisan et propriétaire de l'atelier Émotion, rue Henri Christophe, à deux pas de la fameuse Kongo Plaj. «C'est vrai que le fatras nuit considérablement à la réputation touristique de Jacmel, dit l'artisan spécialisé dans la confection de masques et de fruits en papier mâché. On pourrait toutefois profiter de la situation et récupérer beaucoup plus de papier et de carton pour les transformer en produits qu'on pourrait vendre aux touristes. Pour cela, il faudrait que l'État organise un système de recyclage à la source. Les artisans du papier mâché auraient ainsi accès à une source régulière de matériaux et l'excédent pourrait être composté. Cela créerait des emplois et contribuerait à garder la ville propre. Auparavant, j'embauchais une quarantaine d'employés quand les touristes fréquentaient Jacmel. Aujourd'hui que la ville est sale, ajoute-t-il, je ne peux m'en payer que cinq... »
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jeudi 5 mars 2009

Recho Mirak, une alternative d'atténuation du déboisement

C'est le thème de la conférence que prononcera l'ingénieur Gérard Tassy, président de la SRH (1), le samedi 21 mars 2009, dans le cadre de la Journée de sensibilisation du public canadien face à l'Environnement, organisée par Vision Citadelle (2).

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Voici quelques informations relatives à cette journée:

Journée de Sensibilisation du Public Canadien face à l'Environnement

Date: Samedi 21 mars 2009 de 13H00 à 21H00.
Lieu: Collège Ahuntsic
8755 rue Saint-Hubert, Montréal.
Carte (localisation) : http://maps.google.ca/maps?hl=fr&tab=wl&q=college%20ahuntsic

Organisateur: Vision Citadelle
http://www.visioncitadelle.org/activite.html

Pour plus d'information contacter:
Joseph-Maurice Chavannes,
Président de Vision Citadelle
Tél. (514) 867-4826
Courriel: info@visioncitadelle.org

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(1) Société pour le Reboisement d'Haïti (SRH)
Organisme fondé en 1987
Adresse:
400 rue Saint-Charles Est
Longueuil, Québec
Canada J4H 1B4

(2) Vision Citadelle
http://www.visioncitadelle.org/

vendredi 27 février 2009

Solidarité, 100 000 arbres plantés en Haïti avec Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières

Sources: Agrisalon et AVSF, 26/01/2009 - 10:05
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En cette nouvelle année, la société MBP et Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières, ONG qui agit aux côtés des populations rurales des pays en développement, célèbrent les deux ans de leur partenariat, avec 100 000 arbres plantés en Haïti.
Le déboisement entraîne l’érosion et aggrave les conséquences des intempéries
La campagne de replantation vient de se clore pour l’année 2008 en Haïti, pays très fortement touché par l’érosion. L’île est à 80% couverte de montagnes, à forte pente et très érodées. Les versants déboisés ne retiennent plus les pluies, ce qui a pour première conséquence l’appauvrissement les sols qui ne sont plus nourris par les arbres, et entraîne encore plus d’érosion. De plus, Haïti est régulièrement touchée par des cyclones, et le déboisement n’a fait qu’en aggraver les conséquences : le peu d’espaces boisés restants (1,4% de la surface du pays) ne permet plus de retenir les torrents d’eau qui se déversent sur les zones habitées et cultivées, détruisant bâtiments et infrastructures sur leur passage.
Un reboisement durable, avec les familles haïtiennes
Au-delà du nombre d’arbres plantés, Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières s’attache à collaborer avec la population, « à comprendre ses besoins pour un reboisement « intelligent », c’est-à-dire un reboisement durable, entretenu par les populations locales », souligne Jean Jacques Boutrou, directeur général d’Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières.


En Haïti, par exemple, presque toutes les terres, même celles qui devraient être reboisées, ont été mises en culture : la pression démographique est telle que les familles paysannes doivent trouver de nouvelles terres à cultiver pour se nourrir. Les familles paysannes, aux revenus très faibles, considèrent souvent que le reboisement se fait au détriment de leur production agricole et l’acceptent mal. Par conséquent, Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières propose de reboiser avec des espèces d’arbres fruitiers, dont les produits pourront être commercialisés, et permettront ainsi de générer des revenus pour ces familles. Si la saison propice à la plantation est terminée en ce moment, 7 autres hectares seront plantés aux mois de mars et avril prochains.


MBP reverse à l’association 1 € sur chaque cartouche PrintEco achetée, pour financer des actions de reforestation. Cette action est doublement écologique, puisque la cartouche PrintEco est recyclée et permet de financer une action préservant l’environnement et les habitants de la forêt. Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières est une ONG qui agit depuis 30 ans dans les pays en développement (Afrique, Amérique du Sud, Asie). Nous travaillons avec les familles paysannes pour développer leur agriculture et leur élevage et mettre en place des solutions durables pour prévenir les crises alimentaires.
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http://www.avsf.org/
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//Lien d'où provient l'article:
http://www.agrisalon.com/06-actu/article-21745.php
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jeudi 19 février 2009

Obama au Canada, accord sur des technologies "vertes"

Source: Reuters, 19 février 2009
Le Président des États-Unis, Barack Obama et le Premier ministre canadien Stephen Harper, Ottawa, 19 février 2009
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Les Etats-Unis et le Canada, deux grands pays émetteurs de gaz à effet de serre, sont convenus jeudi de coopérer sur de nouvelles technologies "vertes" dans l'énergie pour combattre le réchauffement climatique.
Cet accord a été annoncé à Ottawa lors de la visite de Barack Obama, qui, conformément à la tradition, avait réservé au Canada le premier déplacement à l'étranger de sa présidence.
Le président des Etats-Unis et le Premier ministre canadien, Stephen Harper, se sont parallèlement engagés à renouveler les liens historiques unissant leurs deux pays.
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//Cliquez sur le lien suivant pour lire le reste de l'article:
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lundi 9 février 2009

MIT canecoal

Allant à la recherche d'un produit pouvant se substituer au charbon de bois, et grâce à une piste que nous a communiquée une internaute, proche du Coin de Pierre, nous avons mis la main sur quelques informations qui peuvent être très utiles. Nous avons jugé bon de les partager tout de suite avec les internautes intéressés.
Il s'agit des travaux de recherche appliquée menés par le professeur Amy Smith et son équipe au MIT.

Les deux liens suivants indiquent qui est Amy Smith:

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http://www.ted.com/index.php/speakers/amy_smith.html

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http://en.wikipedia.org/wiki/Amy_Smith
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Voici une photo montrant le charbon fait à partir de bagasse (cane coal).


A picture of the charcoal being made and the cooker
Photo: D-Lab, MIT
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Voici une photo montrant la machine permettant de préparer la bagasse:



Sugar Cane Charcoal Extruder
Photo: D-Lab, MIT
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Les liens suivants permettent d'avoir un peu plus de détails:
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Le lien suivant mène vers un article de 4 pages (format pdf) du professeur Amy Smith et de Shawn Frayne intitulé :« Fuel from the Fields: A Case Study of Sugarcane Charcoal Technology in Petite Anse, Haiti »:
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Le lien suivant permet d'accéder à de l'information permettant de se faire une idée sur la fabrication des briquettes de chabon de bagasse : « Web archive of information to help develop better stoves for cooking with biomass fuels for use in developing regions
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À première vue, on peut constater que l'équipe du professeur Amy Smith est en train de mettre au point un combustible susceptible de remplacer le charbon de bois et que l'équipe de Recho Mirak, de son côté, a mis au point un réchaud qui pourrait être utilisé pour brûler le MIT canecoal.
Il y a lieu de visiter les différents sites Web disponibles pour déterminer à quel point l'équipe du professeur Smith en est rendue et voir ensuite comment on peut exploiter les résultats des recherches menées par le professeur Amy Smith et d'autres chercheurs.


On visitera par exemple le site ci-après. On y lit des échanges reliés à la préparation d'une conférence qui se tiendra en 2009 sur le sujet. De telles informations permettent de se faire rapidement une petite idée de ce que pourrait bien être l'état des connaissances dans le domaine.
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À suivre...
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N.B.
En passant, le site Web sur le charbon de bagasse a fourni des liens parmi lesquels j'ai noté celui-ci sur un four solaire mis au point par la fondation CEDESOL:
// en français
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Nous y reviendrons car l'énergie solaire fait partie des sujets qui intéressent Le Coin de Pierre-Environnement.